Henri POITEVIN
Éloge prononcé par son fils Patrick POITEVIN
le 6 Novembre en l'église Saint-Etienne de Villeneuve lès Maguelone
Papa était un homme généreux, protecteur et aimant qui a donné à ses enfants les moyens de réussir. Il fut un exemple pour nous.
Né en 1933 à Villeneuve lès Maguelone Henri est parti comme il a toujours vécu : en se battant.
En 1939 lors de l’invasion allemande, il vit en alsace où son père est capturé les armes à la main. Il subit l’exode avec Jane sa mère et ses frère et sœur Christian et Monique.
En 1943 son père qui a rejoint la résistance après son évasion de Rawa Ruska est trahi et arrêté par les miliciens Français au 39 rue du nord à Figuerolle. Henri, discrètement, jette par une fenêtre l’arme de son père qui avait servi à exécuter un officier nazi puis il entraine son frère et sa sœur hors de l'appartement, sous les quolibets des miliciens français, il se précipite vers l'escalier s’arrête dans un estanco dans lequel il y a des faux papiers et les jette également dans un jardin voisin ! Il emmène ensuite la fratrie chez les pères jésuites. Il leur confie la fratrie, en leur disant « les boches ont arrêté papa ». Il reprend sa course effrénée et va chez le coiffeur et l’épicier eux aussi de la résistance. Il les avertis du danger évitant ainsi la perte du réseau.
Il a 11 ans, il vient de rentrer dans sa vie d'adulte. En 1947 il recevra la croix de guerre 39/45. Sa voie est alors toute tracée, il obtient un CAP BEP de serrurier ferronnier d'art avant de s’engager dans les troupes coloniales. Il connaîtra Madagascar, l’Algérie 3 fois, le Cameroun, le Cambodge, Tahiti, la Guadeloupe, l’Allemagne. En 1987 après 35 ans de service il prendra sa retraite et se mettra à disposition de l’UNC comme trésorier et porte drapeau et par la suite, porte drapeau des combattants volontaires de la résistance jusqu’en 2016. Parallèlement il sera intervenant du devoir de mémoire au centre d’histoire de la résistance et de la déportation de Castelnau le lez auprès de Pierre DUVIOLS.
Il sera également membre du conseil départemental des anciens combattants et assesseur au tribunal des pensions de l’Hérault.
Après une longue maladie contre laquelle il s’est battu, il est parti le 2 novembre, la tête haute, comme à son habitude. Il a rejoint son frère de sang Pierre DUVIOLS parti lui aussi 2 jours plus tôt. Après 65 ans de
Mariage, il laisse derrière lui son épouse chérie Claude, ses 3 enfants Jean-Louis, Sophie et moi-même, ses cinq petits-enfants Raphaël, Jérémie, Henri, Julie et Jonathan et ses 4 arrières-petits-enfants, Angie, Victor, Mathilde et Jude.
Nous remercions les infirmières qui ont accompagné papa ces derniers mois: Lysiane, Lydie, Cristelle, Sarah, Aurèlie, Marylène, Laurence, Caroline et sa kiné Adeline. Elles ont été formidables, un grand merci au docteur Escuroux qui est un toubib exceptionnel.
je vais vous résumer l’esprit de sa vie en vous lisant la prière des parachutistes qu’il avait faite sienne.
Je m’adresse à vous, mon Dieu
Car vous donnez Ce qu’on ne peut obtenir que de soi. Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste, Donnez-moi ce qu’on ne vous demande jamais. Je ne vous demande pas le repos
Ni la tranquillité, Ni celle de l’ âme, ni celle du corps. Je ne vous demande pas la richesse,
Ni le succès, ni même la santé. Tout ça, mon Dieu, on vous le demande tellement, Que vous ne devez plus en avoir ! Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste, Donnez-moi, ce que l’on vous refuse. Je veux l’insécurité et l’inquiétude Je veux la tourmente et la bagarre, Et que vous me les donniez, mon Dieu, définitivement
Que je sois sûr de les avoir toujours Car je n’aurai pas toujours le courage
De vous les demander. Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste, Donnez-moi ce dont les autres ne veulent pas, Mais donnez-moi aussi le courage, Et la force et la foi. Car vous êtes seul à donner
Ce qu’on ne peut obtenir que de soi
Chant les oies sauvages