Décédés

Daniel VERIN

1942-2024

Grammont le 15 mars 2024

Aujourd'hui, nous nous rassemblons pour rendre hommage à un homme dont l'engagement envers notre amicale a été profondément remarquable.

Mon cher Daniel,

Il y a moins de quinze jours, nous t’avions sollicité pour représenter fièrement notre association aux cérémonies du 11 et 14 mars. Ta seule préoccupation était que nous vous attendions pour le repas du conseil d'administration en cas de léger retard. Malheureusement, ces cérémonies se sont déroulées sans ta présence, une présence que tu avais maintenue inlassablement depuis tes premiers pas en tant que porteur de drapeau à Montpellier, ainsi qu’en délégué de l’amicale au congrès de la fédération où tu nous as représenté avec honneur. Tu avais même proposé de nous représenter au congrès à Richelieu cette année.

Tu avais servi avec dévouement les Troupes de Marine à Dakar (OUAKAM) entre 1962 et 1963, une expérience qui t’a laissé une empreinte indélébile et t'a finalement conduit à nous rejoindre en 2009.

Dès ton arrivée, tu as laissé derrière toi le costume et la cravate de ta vie civile pour adopter un look décontracté qui ne laissait pas de place pour t’imaginer un passé de banquier. Tu t'es rapidement porté volontaire pour rejoindre le conseil d'administration en 2010. Le 17 novembre 2011, tu as porté notre drapeau pour la première fois lors de la marche silencieuse en hommage au Légionnaire de 1ére classe Goran FRANJKOVIC, tombé au service de la France en Afghanistan. Depuis, tu n’as que rarement relâché cet emblème, ce qui nous a conduit à acheter un nouveau drapeau afin de permettre à notre amicale d'être représentée simultanément lors des cérémonies de Lunel et de Montpellier.

Tu as été honoré de l'insigne de porte-drapeau le 12 décembre 2017 à la préfecture de l'Hérault, consacrant ainsi plus de cinq ans de fidélité à ce poste. Mais tu n'étais pas seulement notre porte-drapeau, tu étais également un membre actif du conseil d'administration, contribuant à organiser des visites aux anciens et à entretenir des relations avec les pères missionnaires. Avec Claude, tu nous as fait découvrir la Table de Cana, une halte gourmande où nous avons partagé plusieurs repas de Noël mémorables. Tu participais activement à toutes nos sorties, que ce soit en pédalant sur le vélo rail des Cévennes ou en écoutant l'écho de l'abbaye de Sylvanès. Notre site regorge de photos qui témoignent de ta présence constante et de ta bonne humeur.

Ton engagement indéfectible envers notre amicale t’a valu le Mérite Colonial de la Fédération des Anciens d'Outre-Mer dès 2014, l’échelon exceptionnel en 2022 et la Médaille de la Jeunesse, des Sports et de l'Engagement Associatif en 2022.

Daniel, tu as été un pilier essentiel de notre amicale, et ton départ laisse un vide immense pour nous tous.

Adieu, Daniel

V.R.

Adjudant-Chef Théodore GUEGAN

Il m’appartient de vous décrire le parcours militaire de Théodore GUEGAN à double titre :

- En tant que Président du Comité d’Entente car Théodore – je vais dire Théo comme nous le disons toutes et tous habituellement – a servi le Comité d’Entente en tant que coordinateur des cérémonies pendant 20 ans de 1989 à 2009.

- Ensuite en tant que camarade de promotion de Christian, un de ses fils. Le monde est petit comme nous le disons : J’ai fait la connaissance de Christian à l’École Militaire de Strasbourg où nous étions dans la même chambrée pour préparer le concours qui devait nous permettre d’intégrer l’École Militaire Inter Armes et de devenir officier.

Nous l’avons réussi tous les deux et ensuite nos carrières ne nous ont pas permis de nous revoir, Christian ayant bourlingué dans les Troupes de Marine et moi dans l’Aviation légère de l’Armée de Terre comme pilote de combat.

Arrivé à Marsillargues en 2007, j’ai intégré l’Union Nationale des Combattants de Lunel et, en regardant la liste des adhérents, j’y ai trouvé un certain Théodore GUEGAN. Je l’ai immédiatement appelé pour une levée de doute … Il était bien le papa de Christian !

Si on nous avait dit, alors que nous étions jeunes élèves officiers, que je serai un jour Président de l’UNC de Lunel et que j’aurai Théo comme adhérent, nous aurions bien ri Christian et moi !!

Dès lors vous comprendrez que des liens particuliers se sont créés entre nos deux familles.

D’origine bretonne, Théo avait un rapport particulier avec mon épouse, Gilda, qu’il appelait « ma petite bretonne » et devant laquelle il ne pouvait s’empêcher d’utiliser quelques termes de langage breton (qu’il était souvent le seul à comprendre …) Ce sont de bons souvenirs.

Je reviens à Théo et à son passé militaire qui aura duré 35 ans.

Théodore GUEGAN est appelé à ses obligations militaire le 1^er septembre 1952.

Il sera incorporé en Allemagne au sein de régiments de différents régiments de tirailleurs marocains, le 5^ème, le 7^ème et le 4^ème. Il y restera jusqu’à son grade de sous-officier supérieur et effectuera ainsi 12 ans au sein de l’Armée d’Afrique.

Au cours de cette période, il participera à deux reprises à la Guerre d’Algérie :

• De 1955 à 1956 dans les Aurès de NEMENTCHAS et du CONSTANTINOIS,
• De 1959 à fin 1961 en KABYLIE où il sera blessé et rapatrié sanitaire.

Il aura ainsi effectué 3 ans et 8 mois au sein de ces compagnies en opération de Guerre.

De retour en Allemagne fin 1961, il est en garnison à DONAUESCHINGEN où il passera du 4^ème Régiment de Tirailleurs Marocain au 110^ème Régiment d’Infanterie Motorisé.

Recruté dans la seule promotion Internationale de Moniteurs d’Éducation Physique à Antibes de 1957 à 1958, il en sort 4^ème mais se blesse gravement à la colonne vertébrale au cours d’une démonstration aux barres parallèles à l’issue de sa scolarité. Il subira, suite à cet accident, jusqu’à 5 opérations qui l’affaibliront et le feront souffrir sur ses vieux jours.

Cette formation sportive explique qu’il tiendra le poste d’officier des sports dans ces deux régiments en Allemagne. Il mènera ainsi le Tirailleur RADHI à devenir champion olympique à Rome dans l’épreuve du Marathon et son régiment, le 4^ème RTM, à gagner le championnat du monde de Pentathlon militaire.

Dans le cadre civil, il devient l’un des premiers professeurs de sport des écoles françaises de Donaueschingen où il prend en charge la formation de 300 élèves.

Durant cette période, son sens de la pédagogie l’amène à instruire une Cie allemande en sport militaire et à organiser des démonstrations en parcours du combattant et tir aux armes individuelles.

Au cours de sa période au sein du 4^ème RTM, l’Adjudant GUEGAN expérimente également le procédé de patrouilles en profondeur dans le cadre de la guerre froide contre les russes et en deviendra le chef en première expérimentation.

Par la suite, il enchaîne de nombreuses mutations :

- En 1969, il est affecté au Centre Commando de Vieux-Brisach en tant qu’Adjudant-chef moniteur commando.

- En 1970, il rejoint l’École d’Application de l’Infanterie à Montpellier en qualité de porte fanion et d’attaché privé auprès du Gal de Division BIARD.

- En 1972, retour en Allemagne à Berlin où il est affecté en tant que chef du secrétariat du Groupement des Services.

- En 1975, il est muté à Baden-Baden en tant que chef de la section circulation à la justice militaire.

- En 1977, il rejoint DIJON où il est affecté en tant que chef du secrétariat de la Sécurité Militaire.

- En 1979, Il est affecté à LYON auprès du Gal de Corps d’Armée FUHR et il sera attaché, par la suite, en tant qu’aide de camp, au services de 4 généraux différents commandants la 14^ème Division d’Infanterie.

Ces différentes missions l’amèneront à se rendre au LIBAN en 1982 au sein de la Force d’interposition à Beyrouth avec le Gal de Division RABOT.

- En 1983, il reste à LYON mais devient aide de camp du Gouverneur Militaire, le Gal d’Armée BOONE ARBOTE de la PEROUSSE qui, à son départ, le recommande au nouveau Gouverneur Militaire, le Gal de Corps d’Armée CUQ.

- En 1987, atteint par la limite d’âge supérieure de son grade, 55 ans, il quittera le service actif après 35 années passées au service de la France.

Au cours de sa carrière, ses compétences sportives lui valurent de nombreux titres inscrits à son palmarès. Il a eu de nombreux titres en tant que champion de tir à l’arme de poing, mais aussi en Cross où il a été 5 fois champion de la 5^ème région militaire en catégorie Vétéran 1, 6^ème au championnat de France de Cross et champion du semi-marathon dans la même catégorie. Il brillait également en cyclisme où il a remporté toutes les courses durant son passage à la 5^ème Région Militaire de Lyon.

Théo était un sportif émérite malgré ses blessures et un taux d’invalidité de 75%.

L’Adjudant-Chef Théodore GUEGAN était titulaire de plusieurs médailles :

- Il a été fait Chevalier de la Légion d’Honneur le 29 août 2016 – Médaille remise par son fils Christian au monument aux morts de Lunel avec Moussa HAROUNE en tant que porte-drapeau de la LH et moi-même comme porte coussin. Un excellent souvenir !

- Il était titulaire de la Médaille Militaire depuis 1967

- Il a été fait Chevalier de l’Ordre National du Mérite en 1986,

Il était également titulaire :

• De la Croix de la Valeur militaire avec deux citations en Algérie,
• De la Croix du Combattant,
• De la médaille Outre-mer avec l’agrafe LIBAN,
• De la médaille de la reconnaissance de la nation,
• De la médaille commémorative AFN,
• De la médaille de la FINUL,
• De la médaille d’Argent de la Jeunesse et des sports.

Engagé par ailleurs dans le milieu associatif à Lunel pendant 20 ans à l’issue de sa carrière, il a essentiellement œuvré au sein du Comité d’Entente où ses capacités d’organisation et ses connaissances du protocole ont fait des cérémonies de Lunel une référence dans le département.

En décembre 2004, cet engagement auprès de la municipalité lui a valu de recevoir des mains de Mr Claude ARNAUD, alors Maire de Lunel, la médaille de la ville.

Nous ne sommes pas prêts de t’oublier Théo. Tu as tout notre respect et toute notre amitié.

Au revoir l’ami.

Francis GARNIER

Président du Comité d'Entente des associations patriotiques et d'anciens Combattants de LUNEL

HOMMAGE A CHRISTIAN MERCIER

15 septembre 1935 Casablanca – 21 octobre 2023 Grabels

Triste temps mon Colonel, mon Ancien, mon cher Christian… pour ta famille qui perd un époux, un père, un frère, un oncle ; pour notre communauté militaire qui perd avec toi un grand soldat, un camarade particulièrement généreux et dévoué ; un ami pour chacun d’entre nous.
Nous avons admiré, en toi, l’homme de foi, généreux et enthousiaste ; foi en notre église, foi en notre pays et en son destin, foi en son armée porteuse des vertus foncières d’un peuple aux vingt siècles d’Histoire.

C’est vraisemblablement cette foi qui est le fil conducteur de ta vie qui fit de toi un chef militaire reconnu, un organisateur avisé et un homme de cœur.
Issu de l’ESMIA, promotion Lieutenant-colonel Jean-Pierre (1959/1961), tu rejoins, pour 30 mois le 12ème Escadron saharien de défense dans le massif de l’Adrar en Mauritanie. Retour vers les écoles : Coëtquidan pour y instruire deux promotions d’élèves, puis l’EAI à Montpellier pour le perfectionnement des officiers et l’Ecole d’Etat-major. Tu rejoins à nouveau le désert dans le nord du Tchad, une zone d’action en pleine déliquescence, aux prises avec une rébellion très dure où tu fais preuve de remarquables qualités de tacticien et de meneur d’hommes

En 1972 le commandement t’inflige cinq années de pénitence à l’administration centrale mais fait preuve de gratitude en te nommant chef de corps du groupement nomade autonome (GNA) du Territoire français de Afars et des Issas (Djibouti). Si tu n’y es pas toujours apprécié pour tes « rondeurs » diplomatiques, ton expérience opérationnelle, ton sens de l’humain, ton ardeur et ton dynamisme le sont. Tu assures la transition avec l’indépendance du pays et fait preuve, dans cette période d’équilibre précaire, d’une autorité bienveillante et d’un sens élevé des responsabilités.

Retour à l’EAI pour instruire encore, mais aussi faire rêver, nos jeunes lieutenants. Ces quatre années te laissent un peu de temps pour convoler en justes noces avec Michèle, ta chère épouse, et de t’élever au grade de Papa. Direction la Guadeloupe puis la 9ème DIMA à Saint Malo où tu hérites, encore une fois, d’une mission très particulière et sensible dans les sables de Libye et du nord Tchad.

Tu clôtures enfin cette belle et brillante carrière dans les fonctions de chef de corps et de chef d’état-major des éléments français d’assistance opérationnels (EFAO) en RCA.
Homme d’action, particulièrement apte au commandement, tu es toujours resté proche de tes subordonnés, officiers, sous-officiers, élèves, marsouins, légionnaires, militaires du rang mais aussi goumiers, nomades (arabes, Toubous, touarègues ou maures) …que tu as marqués par ta rigueur et ton optimisme naturel ; ce sentiment créateur qui force l’adhésion et fédère les énergies. Ces dispositions d’homme de cœur, tu les as manifestées, aussi, à l’heure de la retraite, par ta présence active et généreuses au sein des associations caritatives et de notre communauté militaire.

Mon colonel tu as servi pendant près de quarante ans avec honneur, fidélité, courage et détermination.
Commandeur de la Légion d’Honneur, commandeur de l’Ordre National du Mérite, détenteur de la Croix de la valeur militaire avec cinq citations, titulaire du mérite militaire tchadien avec deux citations et de plusieurs décorations étrangères tu es demeuré jusqu’au bout, un homme ardent, enthousiaste et rempli d’espérance.
Je me fais l’interprète de ceux qui t’entourent aujourd’hui et de ceux qui n’ont pu venir partager ce dernier adieu pour saluer, en toi, la Sentinelle de la croix du sud, le grand soldat et exprimer toute notre affection à l’homme de cœur et à ta famille
Que d’admiration CHRISTIAN…Pars heureux !

Paul CHASSAGNEUX

Il nous a laissé quelques écrits :