Rappel de carrière et Éloge de l’adjudant-chef Jacques BONNAFOUS,
décédé le mercredi 20 janvier 2016,
Prononcé en l’église St Sauveur d’Aniane le 23 janvier 2016
Prononcé en l’église St Sauveur d’Aniane le 23 janvier 2016
Notre camarade Jacques BONNAFOUS a servi 20 ans les armes de la France, une carrière relativement courte toute entière effectuée dans les Troupes coloniales, redevenues Troupes de Marine, après la proclamation de l’indépendance de pays issus de l’Empire colonial français, L’essentiel de sa carrière s’est déroulé hors de France métropolitaine.
FIERTÉ...
Pour tous ceux qui ont servi dans la Coloniale, la première fierté, c’est la FIERTE PATRIOTIQUE, celle d’avoir fait flotter le drapeau tricolore, au-dessus de son poste, en Indochine ou en Algérie, en tournée de brousse en Afrique, parfois avant le match de football contre les jeunes du village, partout où il s’agissait d’affirmer la présence française.
FIERTÉ D’APPARTENIR A UNE ARME PARTICULIÈRE, dont le signe de reconnaissance est l’Ancre de Marine, symbolisant la vocation à servir hors de France métropolitaine, en Asie, en Afrique Noire ou blanche, dans l’océan indien ou sur les iles du Pacifique, partout où le devoir commande, toujours volontaire.
LA TROISIÈME FIERTÉ plus personnelle, est d’avoir eu sous ses ordres ou côtoyé des hommes et des femmes de civilisations différentes, d’avoir tenté de les comprendre et de les aimer, ébloui par les étonnantes différences d’apparence, de culture, de paysages que nous offrent le monde, et d’avoir étanché sa soif d’aventure.
Fiertés dont à la retraite, l’adjudant-chef BONNAFOUS ne faisait probablement pas état, soit par modestie, soit que l’air du temps ne s’y prêta pas.
Engagé à 21 ans, à sa majorité, Jacques BONNAFOUS, signe son contrat au Centre administratif des troupes Coloniales de Toulon en 1948 comme artilleur. La même année, il est affecté au Sénégal, dans la presqu’ile du Cap Vert où il restera 3 ans, d’abord à Thiès au Détachement Militaire Autonome, puis à Dakar, où les positions d’artillerie de défense côtière sont nombreuses ; c’est de ce port que s’en vont les renforts de tirailleurs de toute l’Afrique Occidentale Française, immense territoire qui recouvrait le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina-Faso, le Niger, la Guinée, La Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, pour aller faire campagne en Indochine, à Madagascar ou au Maghreb.
En fin de ce premier séjour, BONNAFOUS part en Indochine, où il sert au Tonkin au 2ème Régiment d‘Artillerie colonial ; des tirailleurs sénégalais sont présents dans ce régiment et les obus y sont tirés en grand nombre pour contrer la poussée des indépendantistes communistes du Vietminh.
Bonnafous est blessé en cours d’opération et fait l’objet d’une belle citation à l’ordre de La Division.
Engagé à 21 ans, à sa majorité, Jacques BONNAFOUS, signe son contrat au Centre administratif des troupes Coloniales de Toulon en 1948 comme artilleur. La même année, il est affecté au Sénégal, dans la presqu’ile du Cap Vert où il restera 3 ans, d’abord à Thiès au Détachement Militaire Autonome, puis à Dakar, où les positions d’artillerie de défense côtière sont nombreuses ; c’est de ce port que s’en vont les renforts de tirailleurs de toute l’Afrique Occidentale Française, immense territoire qui recouvrait le Sénégal, la Mauritanie, le Mali, le Burkina-Faso, le Niger, la Guinée, La Côte d’Ivoire, le Togo, le Bénin, pour aller faire campagne en Indochine, à Madagascar ou au Maghreb.
En fin de ce premier séjour, BONNAFOUS part en Indochine, où il sert au Tonkin au 2ème Régiment d‘Artillerie colonial ; des tirailleurs sénégalais sont présents dans ce régiment et les obus y sont tirés en grand nombre pour contrer la poussée des indépendantistes communistes du Vietminh.
Bonnafous est blessé en cours d’opération et fait l’objet d’une belle citation à l’ordre de La Division.
Après deux ans dans le delta du fleuve rouge, vient un bref retour de quelques mois à Castres, garnison du 2ème régiment d’Artillerie Coloniale, au sein duquel il est envoyé en Algérie de 1953 à 1956, participant aux premières opérations de ce qu’on appellera plus tard la guerre d’Algérie.
Puis c’est le Soudan, au camp de Kati à 15km de la capitale du Mali actuel, immense camp militaire, souvent foyer d’insurrection depuis l’indépendance du pays. Trois ans de séjour, c’est long dans cette région où la chaleur est parfois intense et les moustiques virulents !
Toujours volontaire, Bonnafous va maintenant servir dans le sud algérien pendant 5 ans de 1960 à 1966, région du Sahara où la France expérimente sa bombe atomique et découvre des champs pétrolifères.
Dernier séjour de deux ans et demi à Madagascar, la grande et belle île mi-africaine, mi asiatique, poisson pilote au flanc est de l’Afrique, en coopération militaire technique avant de rejoindre définitivement la métropole et d’être admis à faire valoir ses droits à la retraite en 1969.
Jacques Bonnafous est alors adjudant-chef, le plus haut grade dans le Corps des sous-officiers. Un adjudant-chef, de son temps, c’est quelqu’un. Ne dit-on pas, en plaisantant, bien sûr, que notre Saint-Père le pape lui-même s’est mis au garde-à-vous devant un adjudant-chef en visite au Vatican !
Sur une carrière de vingt ans, ses plus belles années d’âge d’homme, Jacques Bonnafous en a passé 17 outre-mer, souvent dans des conditions éprouvantes, parfois en guerre.
Puis c’est le Soudan, au camp de Kati à 15km de la capitale du Mali actuel, immense camp militaire, souvent foyer d’insurrection depuis l’indépendance du pays. Trois ans de séjour, c’est long dans cette région où la chaleur est parfois intense et les moustiques virulents !
Toujours volontaire, Bonnafous va maintenant servir dans le sud algérien pendant 5 ans de 1960 à 1966, région du Sahara où la France expérimente sa bombe atomique et découvre des champs pétrolifères.
Dernier séjour de deux ans et demi à Madagascar, la grande et belle île mi-africaine, mi asiatique, poisson pilote au flanc est de l’Afrique, en coopération militaire technique avant de rejoindre définitivement la métropole et d’être admis à faire valoir ses droits à la retraite en 1969.
Jacques Bonnafous est alors adjudant-chef, le plus haut grade dans le Corps des sous-officiers. Un adjudant-chef, de son temps, c’est quelqu’un. Ne dit-on pas, en plaisantant, bien sûr, que notre Saint-Père le pape lui-même s’est mis au garde-à-vous devant un adjudant-chef en visite au Vatican !
Sur une carrière de vingt ans, ses plus belles années d’âge d’homme, Jacques Bonnafous en a passé 17 outre-mer, souvent dans des conditions éprouvantes, parfois en guerre.
Sur sa médaille militaire, figure la devise : « Valeur et Discipline », devise qu’il a mise en pratique durant toute sa carrière.
Sa famille peut être fière de son parcours dans la Coloniale, comme nous le sommes de l’avoir compté parmi les membres de notre Amicale héraultaise des Troupes de Marine.
A Dieu, mon adjudant-chef
Michel Bain