Récrimination sympathique des "vieux" méharistes avant que ne soient affectés, vers les années 60, en zone saharienne, des jeunes camarades ne pouvant vivre sans un certain confort....

demontemps

De Mon Temps

De mon temps la Mauritanie
Etait un charmant paradis
D'aventure et de poésie
On se battait pour y être admis
Aujourd'hui, chose singulière,
C'est un enfer pour limogés
Est-elle moins hospitalière                      ) Bis
0u est-ce nous qui avons changé.          )
 
Refrain - Mais où sont les belles d'antan ?
Voiles bleus, sourire éclatant
Qui savent charmer nos vingt ans
Mais où sont les belles d'antan ?
 
De mon temps pour littérature
Nous avions Psichari, Brosset,
Les récits de leur aventure
Etaient nos livres de chevet
Aujourd'hui c'est la "série Noire ",
Conan Doyle et Peter Cheney,
La "Revue Verte" ou bien l'histoire
Du. grand Tarzan ou de Mickey
 
De mon temps, l'on rêvait d'étoiles,
Au balancement d'un palmier
Et dans les tièdes nuits, sans voiles
Le "crapaud" pouvait psalmodier,
Aujourd'hui rêve aussi d'étoiles
De palmes et d'annuités ....
Pour leurs grandes tentes de toile
Les belles filles nous ont quittés.
 
De mon temps nous faisions bombance
De bon riz et de flageolets
De vieux chameau au beurre rance
Et de "Kseur" pour les fins gourmets.
Aujourd'hui Mère l'Intendance
Ne sait comment nous chouchouter,
En fin de méchoui, pauvre France,
On ne sait même plus roter.
 
De mon temps, l'on aimait à boire,
Le grand désert est desséchant
Cognac, champagne, quelle foire
Lait de chamelle ou thé brûlant.
Aujourd'hui, jeunesse gauloise
Tu. ne sais plus biberonner,
Si ce n'est de la Vitelloise,
Du. Vichy et du gaz Perrier.
 
De mon temps, suprême élégance,
On évitait de se laver.
Point de cravate de circonstance
Si ce n' était pour cravater.
Aujourd'hui nouveaux programmes
Bébés cadum, jolis mignons
Pour voltiger autour des dames
Arborent des nœuds papillons.
 
Mais de mon temps, je le confesse
Y avait déjà de vieux transis
Pleurant sur leur folle jeunesse
La belle époque des grands razzis.
Ton tour viendra ô Jeune France,
De chanter les joies d'aujourd'hui.
Cueille-les donc plein d'insouciance,
Avant qu'elles se soient enfuies.