Un fils AET FEVRIER Jean-Yvon para colo au 2e RPIMa court sur les traces
de son père AET FEVRIER Sam para 2e GCCP en Indochine au Laos.
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Le contexte .
1951 j'ai 9 ans, je ne connais pas mon père SAM, il vient de rentrer d'un séjour à MADAGASCAR et rejoint les PARAS de MEUCON comme Aspirant.
Le 1er Janvier 1951, il apparaît dans l'organigramme du 2e GCCP (Groupement Commando de chasseurs parachutistes) du Chef de Bataillon TOCE aux côtés des Capitaines BLEY, BOSQUET, LEGRAND , FOURNIER, JOUANNE. Il est sous-lieutenant dans la compagnie du Capitaine LEMIRE. En 1952 je le retrouve au travers de son carnet de sauts Instructeur dans une compagnie para laotienne basée à VIENTIANE commandée successivement par les Capitaines RENAULT et LUCAS. Le 17 décembre 1952, il saute sur SAMNUEA aux côtés de la première brigade para Laotienne (600 sautants). Le 12 avril 1952 c'est le repli de l’unité sur la plaine des JARRES près de LOUANG P RABANG.
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Que voilà des noms qui m'interpellent. Monsieur Frédéric PONS, ancien officier para des 6e et 8e RPIMa et rédacteur à Valeurs Actuelles nous propose dans cette même revue un voyage dans la région agrémenté de conférences et d'un contact avec le Souvenir Français de VIENTIANE, la capitale du LAOS où subsiste un cimetière de 600 français décédés au LAOS et morts pour la France. Je ne peux résister à une telle opportunité et le 02/12/2022 (soit 70 ans après le saut sur SAMNUEA) je décolle pour le LAOS en passant par BANGKOK en Thaïlande.
Ce voyage tant souhaité fut plein de péripéties pas très heureuses. Dès le départ, nous apprenions l'absence de l'organisateur F. PONS (ses parents en situation de santé très critique) non remplacé par l'agence de voyage. Par ailleurs le programme fut très lourd en activités et comportait 6 changements d'avion, 3 embarquements et débarquements de pirogue, 3 transits par tuck tuck minibus avec 4 guides différents s'exprimant difficilement en français pour 2 d'entre eux. Ce pèlerinage s'annonçait mal. Fort heureusement il restait quelques bons côtés donc les bons souvenirs. Trois domaines d'excellence à mes yeux. Le MEKONG, les Bouddhas, le LAOTIME et ses bungalows de luxe qui nous ont permis de récupérer en fin de journée. J'attendais chaque soir impatiemment ce moment car j'étais atteint d'une forte bronchite.
Jean-von devant un ancien mess
Jean-Yvon sur les ruines d'un ancien mess
Un point fort pour moi. J'allais devoir improviser une cérémonie au cimetière français de VIENTIANE sous la tutelle de monsieur Bruno CHAILLOU responsable du Souvenir Français au LAOS. J'avais prévu ma tenue d'ancien du 2e RPIMa. Cette petite cérémonie a fait du bien à tout le monde. Un officiel du centre culturel français nous a expliqué les raisons de ce cimetière.
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J'ai moi-même commenté la présence de mon père dans l'armée laotienne de l951 à 1953 ponctuant mon allocution par la lecture du poème « n'oublions pas » écrit par le chef de bataillon Pierre Paul BEDOT promotion Saint Maixent 38/39. J'ai, bien entendu, entonné la Marseillaise suivi par tous à pleins poumons (excepté par le responsable du centre culturel). Ce dernier me fait remarquer que le LAOS et lui même n'avaient pas la même notion de liberté que celle présentée par le texte lu. Certainement déçu, il nous a quittés sans nous saluer. Qu'a cela ne tienne, ce fut un grand moment pour nous tous.
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Nous avons chanté l’hymne national sous le drapeau français, au cimetière français, au sein d'une terre où très peu de gens parlent notre langue et où la faucille et le marteau du parti unique apparaissent sur tous les édifices, bâtiments administratifs, hôtels, magasins et commerces divers. Ce petit moment sera je crois un excellent souvenir pour tous.
Il y eut certainement d'autres souvenirs mémorables dont le séjour de 24 heures dans la ville coloniale de LOUANG PRABANG. Mon père m'avait déjà conté les merveilles de cette ville à son époque. Nous eûmes là, au bord du Mékong tranquille, un exposé d'un résident français « fonctionnaire » local auprès de l'UNESCO qui vient de prendre en compte quelques 600 sites de l'ex colonie française afin de les restaurer. Bravo !
Pour clore ce turbulent voyage, en faisant de l'humour : je n'ai vu aucun éléphant, ni aucune danseuse laotienne gracieuse aux gestuelles paraît-il sublimes. Dommage ! Mais que le MEKONG est beau. Par contre sachez que la Chine arrive avec son TGV, ses envahissants commerces et sa population particulière. Que va devenir la douceur de ce pays où, pour l'instant, malgré la modernité, on parle toujours du « LAOTIME » ?.
JY FEVRIER
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