Décédés
Les décédés de l'association des Troupes de Marine de l'Hérault (ATDM 34)
Musique "Ballade" avec l'aimable autorisation de Monsieur Daniel TASCA auteur-compositeur
Bernard DEVIENNE
1940 – 2023
Mon cher Bernard nous sommes venus nombreux pour te rendre un dernier hommage, saluer notre Ami, notre frère d’Arme, honorer ton courage, ta loyauté mais aussi pour être solidaire de Solange, ton épouse ; de tes enfants : Pascal et de Véronique ; de tes petits enfants Florian, Marine, Jérémy, Valentin, Coralie et de tes arrière-petits-enfants : Iliana, Lilou, Tinäe
Tu étais le pilier de la fratrie, le père, le grand père, le confident, celui qui réconforte, celui qui aide et qui pousse dans les épreuves ; Toujours en pointe, toujours en avant avec bonne humeur et sourire même si au fil des années il t’a fallu panser de nombreuses blessures.
Né dans les grandes plaines du nord en 1940 tu rêves d’horizons nouveaux, de soleil, d’aventure et de grands espace…à 20 ans tu décides de t’engager dans la Colo ; s’enchainent alors le Niger, l’Algérie, le Tchad et le Gabon où tu trouves un peu de temps pour fonder ta famille ; passage à Montpellier en 1966 puis Abidjan, le 1er RPIMA à Bayonne, le 6ème RAMA à Djibouti, le 8ème RPIMA à Castres, la brigade para à Kinshasa… Il ne te manquait que les îles et la bretagne…que tu vas rejoindre dès 1985 avec le RIMAP Papeete et le RICM à Vannes où tu es promu major. Une belle carrière dynamique et opérationnelle où tes qualités humaines n’ont cessées d’être mises en avant mais c’est aussi un remarquable témoignage d’engagement et d’abnégation. Fantassin, parachutiste, blindé, bigor sans oublier le service matériel/bâtiment du corps des troupes d’outre-mer…tu as presque fait le tour de toutes chapelles des Troupes de Marine ce qui est très exceptionnel !
Engagé dans des « opérations guerre » avec le 8 et le RICM au Tchad et au Liban en1978 et 1990 tu as démontré des qualités de chef, prouvé ton adaptabilité et assumé une détermination sans faille dans l’accomplissement des missions reçues.
En 1991 tu quittes l’institution…mais très vite tu es sollicité par quelques valeureux anciens, vétérans irréductibles qui te connaissent et t’apprécient ; Il te faut alors conjuguer avec tes nouvelles activités civiles et tes compagnons d’arme…Te voilà très vite au cœur de plusieurs association où tu rayonnes naturellement…trésorier, commissaire aux comptes mais aussi animateur fervent, dévoué auprès de chacun, assidu aux activités tu déploies des trésors d’organisation pour honorer tes engagements…Et aujourd’hui ils sont tous la pour te saluer et te témoigner leur reconnaissance ; les Troupes de marine de l’Hérault, tes amis du 8 avec leur président, le colonel Jean-Louis Turpin, ceux du RICM avec Jean-Pierre, ceux de l’UNC et des Médaillés Militaires de Lunel avec Serge, Francis…et quelques autres.
Le major Bernard DEVIENNE est titulaire de la Médaille Militaire et de la croix du combattant
A Dieu Bernard ! Pars en paix ; nous sommes fiers de toi.
Paul CHASSAGNEUX
14 janvier 2023
Juliette DRUINOT
1926/2022
C’est un hommage particulier qui nous rassemble aujourd’hui ; Un hommage à une grande Dame, à une femme remarquable qui a traversé deux siècles, qui a survécu aux violences, à la cruauté des combats, qui a honoré son pays et a toujours lutté pour le respect et la reconnaissance des hommes.
Celle que nous appelons affectueusement « notre Juliette » a vécu les petites et les grandes étapes de la vie dans des conditions pas toujours faciles mais son dynamisme et son enthousiasme l’ont protégé des mauvais coups.
Juliette DRUINOT nait en 1926 à Missarghine en Algérie, la même année que le président Valéry Giscard d’Estaing et la reine Elisabeth II, décédée, elle aussi, cette année.
Aînée de quatre enfants elle a neuf mois lorsque son père, agent aux PTT est muté à Oujda au nord-Est du Maroc, puis à Fez où elle aura, malgré les évènements et la guerre, une enfance heureuse.
Fin 1942 débarquement américain sur les côtes marocaines et en janvier 43 conférence de Casablanca. L’armée recrute. Juliette a 17 ans ; elle s’engage pour la durée de la guerre et suit une formation de base au sein du 6ème Corps US du général Patch ; 1944 c’est le baptême du feu avec la 1ère DB ; débarquement le 15 août à Cavalaire avec le 15ème bataillon médical. Elle est ambulancière et accompagne les combats au plus près. Dix jours de lutte acharnée…ininterrompue… des centaines de morts et de blessés…Toulon est libéré ; la tête de pont est solide et la 1ère Armée s’engage vers le nord ;
Avignon, Saint-Etienne, Lyon, Belfort, Mulhouse, Saverne… ; le Rhin est franchi en février 45 et les combats se poursuivent en Allemagne. Juliette participe à cette formidable avancée et est associée à l’évacuation des derniers déportés du camp de Dachau. Elle est démobilisée en 1946 et rejoint sa famille au Maroc.
Promue marraine de guerre sur une plage de Provence en 1944 notre Juliette retrouve, en 1947, son filleul, Marcel DRUINOT, militaire de carrière, qui l’épouse en 1948.
Il est en poste à Oran ; naissance de Jean-Claude, d’Yvette, de Juliette et d’Alain ; séjour de Marcel en Indochine où il est blessé…et un retour définitif de la famille en métropole en 1961.
Dans toutes ces étapes Juliette s’est investie abondamment auprès des familles et des enfants que ce soit en Algérie mais aussi dans la région lyonnaise. Toujours prête à aider, à enseigner, à soigner, à organiser…elle multiplie les actions sociales, culturelles et de mémoire. Juliette rayonne ! Elle s’intègre naturellement et rejoint plusieurs associations. Au décès de Marcel, président fondateur de la section Boisseron-Saussines des combattants prisonniers de guerre et combattants d’Algérie, Tunisie, Maroc, elle reprend le flambeau et assure la relève.
Juliette c’est avant tout une femme d’action, une battante qui ne tolérait ni l’oubli ni la marginalisation. Elle s’engageait, gardait le cap et restait fidèle.
Combien de fois a-t-elle rendu visite à nos anciens pour les soutenir, les aider voire pour les assister plusieurs jours en pestant contre le manque d’organisation et les lenteurs administratives…
Chevalier dans l’Ordre de la Légion d’Honneur et chevalier de l’Ordre National du Mérite elle était, et reste, l’une des figures marquantes de notre amicale mais aussi de son village et des associations patriotiques de la région.
Pour Jean-Claude, Yvette, Juliette, Alain ; pour ses 12 petits-enfants et ses 21 arrière-petits-enfants c’est une cruelle et douloureuse épreuve. En votre nom à tous je les assure de nos amicales et affectueuses pensées.
Reposez en paix Juliette
Paul CHASSAGNEUX
2 janvier 2023
Souvenirs de Juliette DRUINOT : Une femme au baroud
ELOGE FUNEBRE Pierre JULIEN du 2 décembre 2022
(Eloge funèbre de madame BRUGERE, présidente de la section Montpellier pour la SMLH)
JULIEN Pierre René Elie né le 23 juin 1938 à MONTPELLIER était un paisible citoyen issu d’une fratrie de 4 enfants, composée de ses sœurs Monique et Françoise ainsi que de son frère René. Il a toujours vécu et travaillé comme peintre en bâtiment à LUNEL.
Célibataire il a consacré sa vie à veiller sur ses parents chéris Elie et Hélène.
Il les a accompagnés jusqu’à leur dernière demeure, son père à 75 ans et sa mère à 101 ans.
Ses 5 neveux et nièces complètent sa famille pour son plus grand bonheur.
Le paisible citoyen s’est retrouvé brusquement comme des milliers d’autres jeunes de son âge projeté dans « les événements d’Algérie » pour dire simple LA GUERRE d’ALGERIE.funèbre
Appelé au service militaire le 4 juillet 1958 dès le 9 novembre 1958 il embarque à MARSEILLE vers ORAN où il débarque le 10 novembre. Aussitôt Il est affecté dans le Constantinois au CCAS du 14 ème Bataillon des Chasseurs Alpins.
Le 1 septembre 1960 il est détaché au CCS, unité de Commandos, dans la région de la frontière algéro-Tunisienne où les combats faisaient rages comme en témoignent les deux citations qu’il a obtenues.
Le 5 avril 1959 et le 6 mai 1959 le 2 ème Classe JULIEN Pierre Commando de Chasse de la CALLE s’est particulièrement distingué en neutralisant 9 rebelles lourdement armés et en récupérant de nombreuses armes.
Le 4 avril 1960 le 1 ère classe JULIEN (nommé à cette distinction le 1 mai 1959) voltigeur dans une équipe choc il se distingue à nouveau en mettant hors de combats 3 rebelles armés.
Pour ces faits d’armes il lui a été attribué deux croix de la valeur militaire avec étoiles de bronze.
Le 25 octobre 1960, Le Commandant de la Compagnie de Commandement du Secteur de la CALLE lui délivre le diplôme de la Médaille Commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l’ordre avec agrafe ALGERIE.
Le 2 novembre 1960, JULIEN embarque à Bône sur le bateau le « ville d’Oran » et débarque le 3 novembre 1960 à MARSEILLE.
Le 8 novembre 1960 il retrouve enfin son havre de paix à LUNEL.
Il reprend naturellement son travail de peintre en bâtiment au grand bonheur de ses employeurs tant il était professionnel, jovial, serviable et apprécié.
Le 21 mars 1979 il lui a été délivré la Croix du Combattant.
Le 7 novembre 1997, par Décret du Président de la République la Médaille Militaire a été décerné à Monsieur JULIEN, rappelant ainsi ses faits d’Armes.
Monsieur JULIEN rejoint rapidement la 1547ème section des Médaillés Militaires de LUNEL et en devient son porte-drapeau durant de nombreuses années.
Le 14 février 2000, fait rarissime la Confédération Européenne des Anciens Combattants confère la Croix du Combattant de L’Europe à Monsieur JULIEN en témoignage de ses titres de combattant et de sa volonté de servir la cause de l’Union de l’Europe dans la FRATERNITE, LA PAIX et la LIBERTE.
Le 2 mai 2018, Monsieur JULIEN est nommé au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur, témoignant ainsi la reconnaissance de la Nation pour ses engagements au service de la France.-
ADIEU MONSIEUR JULIEN …. LA FRANCE RECONNAISSANTE VOUS REMERCIE
Paul Batut
Mesdames et Messieurs les enfants du Major Paul Batut, et toute sa grande famille,
Anciens Combattants d'Indochine et d'Afrique du Nord,
Chers amis,
Le Major Paul Batut vient de nous quitter dans sa 96ème année après une vie quasi exclusivement consacrée à l'Armée puis aux associations patriotiques.
C'est avec beaucoup d'émotion que je vais retracer sa carrière militaire car nous sommes très liés depuis plus de 35 ans en tant qu'ancien spahi et ancien combattant.
Sa carrière est assez singulière, car Paul l'a commencé en 1945 (il a 19 ans) dans la Légion Étrangère, en s'engageant pour cinq ans au 1er Régiment Étranger de Cavalerie, il débarque en Indochine en janvier 1947 et gravit vite les échelons car il est brigadier le 1er mai de la même année et Maréchal-des-Logis le 1er avril 1948.
Il est comme on dit dans la Légion "régularisé" le 3 mars 1949 avant de revenir à Oran et rejoindre Sidi-Bel-Abbès le 19 février 1950.
Paul vient de passer 5 ans dans la Légion et je ne peux clore ce chapitre sans vous faire lecture d'une partie de sa citation à l'ordre du régiment comportant la Croix de Guerre TOE :
« Jeune gradé radio d'une compétence et d'un courage au-dessus de tout éloge, a participé à toutes les opérations de la jonque de reconnaissance de février 1948... Le 21 février ... a remplacé un tireur à la mitrailleuse de 50 permettant par la précision de son tir la neutralisation des armes diverses et le décrochage des éléments débarqués. »
Paul est de retour chez lui dans le Lauragais, pour un repos bien mérité.
Il se marie avec Simone le 27 novembre 1950 et va commencer sa vie de Spahi. Il rengage en effet dans un premier temps pour 2 ans le 11 janvier 1951 (il est MDL) pour le 1er Régiment de Spahis Marocains à Trèves (en Allemagne), et poursuit dans sa spécialité "Transmissions" avec un stage important à Montargis.
En 1955 il est admis dans le Corps des sous-officiers de carrière (SOC).
Les Spahis rejoignent alors le Maroc dans le cadre du Maintien de l'Ordre,
En 1958, le Régiment rejoint l’Algérie;
Muté au CIDB de Trèves en 1959 mais il rejoint l’Algérie en 1961 au 25ème (puis 18ème) Dragons car les "opérations" continuent… jusqu’à l’indépendance de l’Algérie,
Pour clore cette partie « Afrique du Nord », voici un extrait de sa citation du 17 mars 1959 :
« ... a participé à plusieurs interventions sur le Barrage frontalier de l’Est algérien, s’est distingué les 20 et 30 avril 1958 au sud-ouest de Souk-Arhras en prenant une part très active au bouclage d’une importante bande rebelle tout en assurant une excellente liaison radio entre les éléments engagés »
et enfin un extrait de sa citation du 14 juin 1962 :
« Officier Transmissions du 18ème Dragons , a été un auxiliaire précieux... tant dans le quartier saharien (Biskra) que dans le secteur de Djelfa... au cours des actions héliportées d’octobre et novembre 1961 où 40 rebelles ont été mis hors de combat ».
Il reçoit la Médaille Militaire le 17 mars 1961
Adjudant-chef le 1er octobre 1962, il rejoint la métropole à Carpiagne le 15 mars 1963 comme Officier Transmissions. Il est affecté à la Sécurité Militaire le 1er février 1969.
Chevalier de l’Ordre National du Mérite en 1975.
Major le 1er janvier 1977
Il prend sa retraite en 1981 après 36 ans de bons et loyaux services.
Mais Paul ne peut s’arrêter là et s’investit aussitôt dans un grand nombre d’associations :
Médaillés Militaires au niveau de Montpellier et du département, (il s’est vu décerner la Médaille d’Or de la Société Nationale d’Entraide des Médaillés Militaires), Les Anciens d’Indochine et bien sûr les Anciens de la Légion Étrangère ; il appartient à la Gandoura qui est l’association des Anciens du 1er Spahis.
Il crée surtout en 1982 la section locale de l’Union Nationale des Combattants à Juvignac dont il restera président jusqu’à son décès mercredi dernier (Médaille d’or) Au cours de sa présidence, il a tenu à faire partager à ses amis sa passion pour l’Aveyron et les produits de sa gastronomie.
Il est aussi :
Trésorier du Comité d’Entente des Associations d’Anciens Combattants de l’Hérault,
Membre de la Commission Départementale de la Mémoire
Membre de la Commission Départementale de l’attribution du diplôme de porte-drapeau.
Voici le témoignage du président des Médaillés Militaires de l’Hérault :
Lors de ses 90 ans Paul a reçu la Médaille d’Honneur de la ville de Juvignac en remerciement de son action dans les écoles de la ville sur le devoir de mémoire.
Au nom de tous les Médaillés Militaires du département, de toutes les associations patriotiques, je présente à la famille de Paul Batut nos profondes et sincères condoléances. Toutes celles et ceux qui vous ont connu se souviendront que vous êtes un homme intègre, de devoir et de grand courage.
Au revoir mon cher Paul, vous avez servi la patrie avec dignité, honneur, fidélité et discipline.
Reposez en paix.
Le Major Paul Batut est :
Chevalier de la Légion d’Honneur,
Décoré de la Médaille Militaire,
Chevalier de l’Ordre National du Mérite
Décoré de la Croix de guerre TOE, de la Valeur Militaire
et de la Croix du Combattant Volontaire.
Major Paul Batut, vous avez droit à notre respect
Colonel (er) André Balandraud
Ancien du 1er Spahis
Décoration de Paul BATUT
HOMMAGE A Marius PLUSTACHE
Décédé le 1er juin 2022 dans sa 95e année
Mon cher Marius,
Nous sommes venus pour te rendre un dernier hommage, saluer notre Ancien, notre ami, notre frère d’Arme, mais aussi pour être solidaire avec tes enfants : Nicole, Charles, Apolline et Patrick qui sont restés fidèles et proches de toi ; tous éprouvés par cette cruelle et douloureuse disparition.
Quelques-uns de tes petits-enfants, de tes amis, de tes camarades ne peuvent se joindre à nous aujourd’hui. Ils te témoignent, à leur façon, leur amitié, leur fraternité et ils t’accompagnent par leur prière et le recueillement.
Ton parcours est celui d’un bon Colo traditionnel : Antillais né à Fort de France tu as 12 ans lorsque la guerre éclate. Un passage chez les enfants de Troupe, un premier engagement en janvier 1947 ; tu rejoins le 3ème RAC à Vernon ; puis l’AOF ; Dakar ; retour à Fréjus puis l’Algérie ; en 1962 tu reviens sur Dakar et est détaché dans le massif de l’Adrar, à Atar, en Mauritanie. En 1965 tu rends ton paquetage mais tu restes 13 ans en Mauritanie où tu occupes les fonctions de chef de garage pour une société française à Nouakchott. Retour sur Marseille puis Lunel en 1992 où une bien sympathique équipe t’associe très vite aux nombreuses activités des associations patriotiques.
Tu es resté fidèle à ta parole et à tes engagements Marius. Tu as toujours été pour nous une référence, un homme libre, chaleureux et généreux.
Titulaire de la Médaille Militaire, de la Croix de la valeur militaire avec étoile de bronze pour son courage et son dévouement en opération, le Maréchal des Logis chef Marius PLUSTACHE détient la médaille commémorative des opérations de sécurité et de maintien de l’ordre en AFN avec agrafe « Algérie ». Il fait honneur à notre Patrie et à nos Armées.
Reposes en paix Marius.
Paul CHASSAGNEUX
Lunel le 8 juin 2022