Décédés
Les décédés de l'association des Troupes de Marine de l'Hérault (ATDM 34)
Musique "Ballade" avec l'aimable autorisation de Monsieur Daniel TASCA auteur-compositeur
1919/2018

Lui rendre hommage c’est regarder en face une tranche de notre Histoire, nationale et d’Outre-mer, pour laquelle nous n’avons pas à rougir. Celle que nous appelons affectueusement « Lu » en a vécu les grandes étapes dans des conditions pas toujours faciles.
Lucie BASSET nait en 1919 à Saint Bauzille de Putois, la même année que de grands artistes : Gérard OURY, Lino VENTURA, Pierre SOULAGE…
Cadette de la fratrie elle déclare dès 6 ans « moi j’irai aux colonies ». A 12 ans elle perd sa maman ; Elle est révoltée ; Mathilde et Irène, ses deux grandes sœurs qui sont très proches, l’encouragent et l’assistent. Brevet élémentaire en poche puis supérieur avec changement d’orientation ; elle, qui voulait être institutrice, entre à l’école de Sage-femme. Major de sa promo en première et en deuxième année elle est déclarée « Lauréate » mais, en 1940, son Papa est absent de la deuxième cérémonie.
A 21 ans elle ouvre un cabinet en Tunisie, rejoint un an plus tard Mostaganem en Algérie puis la maternité de Fès au Maroc où elle reste un peu plus de 3 ans. Elle obtient un poste d’enseignant au Cameroun qu’elle rejoint après un voyage de 3 mois…et découvre l’Afrique profonde avec ses petits dispensaires, ses coutumes, ses traditions…et ses secrets pas toujours bien gardés. Elle y rencontre Robert, officier dans l’artillerie coloniale, « le danseur de rumba » venu dépanner une lampe tempête un soir d’orage à Yaoundé qui deviendra son mari.
En 1947 c’est le départ pour l’Indochine ; un engagement dans le service de santé des armées à Saïgon et une affectation à l’hôpital de première urgence de My-Tho (SO Saïgon) au plus près de la plaine des joncs dans la fonction d’assistante chirurgicale. Les épidémies de variole et de choléra font rage ; Chaque jour de nouveaux blessés arrivent, les décès sont nombreux, les journées sont longues, les opérations harassantes…mais le moral est bon. Cette jeune Sous-lieutenante galvanise son équipe. Sa détermination, ses capacités d’adaptation, son courage lui donnent droit à la croix du combattant.
De retour en métropole tu profites pleinement de ta famille, de tes amis et tu t’investis dans plusieurs associations auxquelles tu restes fidèle et pour lesquelles tu cultive la sagesse. La compétence, la liberté, le calme et l’indulgence sont chez toi naturels…sauf, peut-être au bridge où quelques partenaires se souviennent encore de tes réparties cinglantes pour une mauvaise annonce… !
Ton enthousiasme, ton dynamisme, ta gaieté et ton extraordinaire amour pour les autres vont terriblement nous manquer Lu.
29 janvier 2018
Éloge de Joël GERARD
Décédé le 7 novembre 2017
Mon cher Joël,
Je voudrais d’abord rendre hommage à ton courage, tout au long de ces années où tu as lutté contre ce que l’on à l’habitude d’appeler « une longue maladie ». Et comment ne pas associer Josette ton épouse, à cet hommage, elle qui a veillé sur toi et t’a soutenu pendant toute cette dure et longue période, et présenter nos condoléances à ta famille, notamment ton fils Patrick et tes 3 petits enfants : Barbara, Antoine et Emma…
Tu as adhéré à notre association en souvenir de tes 5 années (1960-1964) passées sous les drapeaux et précédées par une préparation Militaire parachutiste qui t’aura permis de découvrir l’exaltation du dépassement de soi en effectuant (en avril 1959) 4 sauts d’initiation en parachute à Vannes dans cet avion mythique des Parachutistes le Dakota !
Choisissant l’Infanterie de Marine, tu as été dirigé vers la formation des « Télégraphistes Coloniaux ». Prestigieuse spécialité qui te permettra de servir au Sénégal puis en Côte d’Ivoire et d’y attraper le « Virus de l’Afrique » puisque, tu y as connu Josette qui enseignait à Abidjan où vous vous êtes mariés. Tu as ensuite terminé ta courte mais intense carrière militaire à Saint-Malo en 1975.
D’un commun accord, vous avez encore choisi l’Afrique pour y effectuer ta deuxième carrière notamment dans une entreprise de transport de bois (tu m’avais montré un jour des photos de tes énormes camions pour transporter les « grumes » dont tu étais légitimement fier »).
A la retraite, rejoignant notre association, tu as marqué tous ceux qui t’ont approché, par ton courage et ton optimisme, la volonté de te battre sans jamais te plaindre et de toujours te porter volontaire pour apporter ta contribution au bon fonction de l’amicale.
C’est tout naturellement que l’an dernier, lors de notre assemblée Générale, dans les prestigieux salons du Casino de la Grande Motte, j’ai eu l’honneur et le plaisir de te remettre la médaille associative du « Mérite Colonial » qui je crois, représentait beaucoup pour toi. A cause des valeurs qu’elle porte et qui étaient aussi les tiennes.
Je me fais ici le porte-parole de tous pour te dire que nous ne t’oublierons pas et que Josette sera toujours la bienvenue, chez-elle, au sein de notre communauté à chaque fois qu’elle en aura besoin.
Adieu Joël.
Lieutenant-colonel G. BARTOLI
Hommage au lieutenant-colonel Raymond VALLINO
décédé le 28 juillet 2017 à Montpellier
Lieutenant-colonel des troupes de marine, spécialité ABC, Raymond VALLINO était issu de la 139e promotion "Union Française" (1952-1954) de l’ESMIA. Il est chevalier de la Légion d’Honneur et de l’ONM.
Après une première affectation au RMT (régiment de marche du Tchad), le lieutenant Vallino est muté en Algérie où il commandera successivement un escadron blindé au RICM (régiment d’infanterie chars de marine) 1957-1958 puis en Mauritanie pour y commander cette fois un escadron saharien motorisé à Fort-Trinquet, 1958-1961. Cet escadron était une très grosse unité élémentaire de 300 hommes et 60 véhicules. Durant ces deux périodes, il sera distingué à trois reprises et sera décoré de la Croix de la Valeur militaire avec 2 citations à l’ordre du régiment et une à l’ordre du corps d’armée. Raymond Vallino était blessé de guerre et pensionné à 75%.
Il commandera à nouveau un escadron de chars au 43eRBIMa (régiment blindé d’infanterie de marine) à Offenburg en Allemagne quand Johnny Hallyday y faisait son service militaire, disait-il.
Après trois années aux FFA de 1962 à 1965, il part Outre-mer à la Martinique comme officier rédacteur à l’état-major du Commandement de l’île de 1966 à 1969.
Chef de bataillon, il fera son temps de troupe comme chef des Services techniques du 1erRIMa (régiment d’infanterie de marine) à Granville dans la Manche de 1969 à 1971.
Fort de ses nombreuses expériences, il prend les fonctions d’adjoint du Bataillon des Services de l’EAI à Montpellier de 1971 à 1974. A cette époque, le bataillon comptait un millier de personnes (civils et militaires). Il trouvera toutefois le temps de faire la connaissance de Lucette.
A l’issue, comme les mutations outre-mer en recèlent des trésors cachés, le lieutenant-colonel Vallino est muté comme agent consulaire au Laos, pays du million d’éléphants, sur les bords du Mékong à Luang Prabang. Il y fera venir Lucette pour l’épouser en 1975.
Il fera valoir ses droits à la retraite en 1976 et avec Lucette, ils s’installeront dans un superbe appartement au 17 rue Maguelone. Ils consacreront beaucoup de temps à vivre leur passion du bridge. Adhérent de l’ANOCR depuis 1987, il y restera fidèle jusqu’au bout sans pour autant militer.
Je laisse la conclusion à Raymond lui-même qui a écrit ces quelques lignes : « Enfin avec comme figure de proue Lucette, grande et très belle dame épousée au Laos en 1975, j’entendais vivre tout son amour, pour une période de grand bonheur que nous puissions ne pas voir s’achever lorsqu’elle s’éteignit le 17 avril 2007, me laissant désemparé dans un profond chagrin. Heureusement ses filles et sa petite-fille que je connaissais bien m’ont entouré de leur affection. Je les adoptai et aujourd’hui encore elles me donnent une preuve éblouissante de notre attachement. »
Claude Gradit
André MEUNIER
Le Crès 26 octobre 1017
La libération de Baillargues par André Meunier
JOURNAL DE MARCHE Du Marsouin André MEUNIER du RICM
André nous sommes venus pour te rendre un dernier hommage, saluer notre Ami, notre frère d’Arme, honorer ton courage, ta loyauté mais aussi pour être solidaire de ton fils André qui t’a accompagné avec ferveur, de ton gendre Jacques Allié et de tes trois petits enfants : Frank, Harry et Alexandre, éprouvés par cette cruelle et douloureuse disparition.
Nombreux de tes amis, de tes camarades ne peuvent se joindre à nous aujourd’hui. Ils te témoignent, à leur façon, leur amitié, leur solidarité et ils t’accompagnent par la prière et le recueillement.
Tu étais le patriarche, l’époux, le père le grand père, le confident, celui qui donne le cap, qui encourage, celui qui réconforte et qui aide dans les épreuves. Au fil des années il t’a fallu panser de nombreuses blessures. La disparition d’Henriette, ton épouse, en 1997 et de Nicole, ta fille, en 2010 ont été les plus dures.
Né en 1921 à Jaunay-Clan, en Poitou, pupille de la nation, tu t’enfuis de la zone occupée pour rejoindre El JADIDA au Maroc où tu t’engages dans « la Coloniale » en 1941. A l’issue d’une formation longue et rigoureuse tu intègres le prestigieux Régiment d’Infanterie Colonial du Maroc, qui est engagé en août 1944 dans l’opération « Dragoon » / débarquement en Provence.
Après la chute de Toulon et la reddition de l’ennemi sur la presqu’île de Saint-Mandrier ton régiment est engagé dans un raid d’Est en Ouest jusqu’à la frontière espagnole pour renseigner, rassurer les populations et sécuriser les zones prioritaires. A bord de ton Scout Car avec TRAORE / PERRIN / LHOTE / TAÏBI et LEDUC tu participes à la réduction des poches de résistance et à la libération de Lunel, Saint-Brès, Baillargues, Montpellier…où l’accueil des libérateurs est triomphal !...sans te douter que 15 années plus tard tu reviendrais en Languedoc en famille.
Mi septembre retour vers le nord pour y rejoindre la 1ère Armée de de LATTRE qui arrive au sud de Belfort et qui s’engage, avec la 2ème DB, dans les batailles des Vosges, d’Alsace et d’Allemagne…Le froid, la boue, la peur, le sang n’altèrent pas ta détermination ni ton courage…Le 8 mai 1945, en terre allemande près de Fribourg tu écris dans ton journal : « le 20 août 1944 au moment du débarquement, nous étions quarante, gonflés à bloc, et heureux de remettre les pieds sur notre terre de France. Aujourd'hui nous ne sommes plus que vingt deux à participer et pour goûter à la victoire…mais si, maintenant, une paix durable s'établit alors oui nos morts ne seront pas tombés pour rien ».
André est Chevalier de la Légion d’Honneur, Médaillé militaire, chevalier de I'ONM, titulaire de la croix de guerre 39-45 avec 2 citations et de la croix du combattant volontaire.
Il a été pour nous un formidable compagnon de route : celui qui lutte, celui qui se bat, celui qui sait donner l’espoir, celui qui partage… Sa gaieté, son dynamisme, son humour, ses histoires captivantes et son extraordinaire expérience vont nous manquer.
Paul CHASSAGNEUX
Éloge de Mr. Paul PATIN (Église de Sauvian), le 16/05/2017

- Il a été promu Officier de la Légion d'Honneur en1997, (au titre du ministère de la Ville et de l’intégration. Il était chevalier depuis 1985).
- Commandeur de l'Ordre National du Mérite en 2006, (au titre du Ministère des transports, de l'équipement, du tourisme et de la mer, Il était officier de cet ordre depuis 1993).
- Commandeur des Palmes académiques
- Chevalier du Mérite Social
- Médaille d'or de la jeunesse et des sports.
- Officier dans l’ordre National du Burkina Faso et chevalier des ordres nationaux dans plusieurs autres pays africains où il a œuvré.