Décédés
Les décédés de l'association des Troupes de Marine de l'Hérault (ATDM 34)
Musique "Ballade" avec l'aimable autorisation de Monsieur Daniel TASCA auteur-compositeur
Éloges du médecin général Jacques LEPAGE
le jeudi 1er avril 2021 en l’église Saint Théodorit de Vendargues (34)
Mon général, Docteur, Jacques mon ami,
Un lien plus fort que celui du sang nous unit et nous unira toujours l'un à l'autre. Toi qui as toujours été médecin pour les autres, tu avais au cœur une invincible ferveur, et l'ardent besoin de sauver des vies. Au Tchad et ailleurs, tu sauvas la vie à des soldats blessés par balle ou par éclats. Plus de 40 ans après, certains de ces soldats sont là près de toi aujourd'hui.
Comme moi, tu as l'Afrique chevillée au cœur, comme moi tu as l'amour du métier des armes. Sans jamais trahir ton serment d'Hippocrate, tu as su être au combat un soldat exemplaire parfois jusqu'à l'héroïsme, comme ce jour où tu traversas un champ de mines pour aller chercher un blessé que tu ramèneras sur ton dos.
Afrique, Océanie, Amérique du sud, Europe… Jacques sorcier, comme il me plaisait de t'appeler, tu es d’une autre époque… d’une époque où les chevaliers cherchaient le graal. La fraternité est une force pour toi, et tu étais toujours prêt à la célébrer sur son autel. Tu vivais pleinement ce lien tissé dans la tourmente, dans le silence, dans la souffrance, au soleil, dans la boue, dans le froid… ton caducée d'une main et l'épée de l'autre. Jacques tu, aurais pu faire tiennes ces parole de Jorge Semprun à propos de la mort : « Une idée m’est venue soudain… la sensation très forte de ne pas avoir échappé à la mort, mais de l’avoir traversée. D’avoir été, plutôt, traversé par elle. De l’avoir vécu en quelque sorte. D’en être revenu, comme on revient d’un voyage qui vous a transformé, transfiguré peut-être. Je n’avais pas vraiment survécu à la mort, je ne l’avais pas évitée, je n’y avais pas échappé. Je l’avais parcourue d’un bout à l’autre. J’en avais parcouru les chemins, j’étais un revenant en somme ».
Pour toi Jacques, cette expérience de mort vécue sur divers champs de bataille et dans ta vie de médecin a été accompagnée d’une quête, d’une recherche, d’un processus spirituel. Aujourd’hui, nous te voyons, tu es là de l’autre coté du chemin. Je te vois, tu souris d’un air de dire : « Maintenant je sais ».
Jusqu’au bout tu as été porteur de symboles.
Catherine, parfois vous deviez constater que ce mari que vous aimez tant, semblait avoir les yeux ailleurs. C’était l'envie de partir et de servir. De partir et de servir encore. De partir et de servir toujours.
Mais vous restiez dans son cœur, sa femme, c'est-à-dire la source de son équilibre et de son épanouissement. Dominique la mienne de femme m'a souvent dit : " ils vont si bien ensemble".
Mon ami, en ce jour, autour de ton cercueil sont réunis ta famille, tes amis, tes frères. Ensemble, nous prions pour toi passé à l’orient éternel, et pour tous ceux qui ont été oubliés, mais qui sont dignes de « grandes funérailles » comme l’écrit Von Salomon dans "Les Réprouvés" : "La guerre est finie. Les guerriers marchent toujours".
Jacques, longue est la route vers la maison du Père et voici un court extrait du livre de la sagesse pour t’accompagner : « La vie des justes est dans la main de Dieu, aucun tourment n’a de prise sur eux. Celui qui ne réfléchit pas s’est imaginé qu’ils étaient morts ; leur départ de ce monde a passé pour un malheur ; quand ils nous ont quittés, on les croyait anéantis, alors qu’ils sont dans la paix… »
Va en paix Mon général !
Lieutenant-colonel (er) Jean-François LHUILIER
Amis, il arrive parfois, et c’est toujours une chance, que nous croisions des êtres exceptionnels, des êtres hors du commun, et le médecin général Jacques LEPAGE était de cette race-là. Des êtres que la passion du mieux anime et dont la droiture exige des autres comme d’eux-mêmes. Qui mettent au service de leur quête spirituelle comme de la profession qu’ils ont choisie d’exercer toute leur intelligence et leur finesse du cœur. Toutes choses qui font de chaque être en ce monde un centre de rayonnement. Car avoir un idéal, chercher à l’inscrire chaque jour dans les relations diverses que nous pouvons tisser, dans nos engagements, dans nos choix, dans nos fidélités, permet à notre vie de ne pas tomber dans l’insignifiance.
C’est parce que Jacques eut le temps de l’être que nous sommes accourus, tant nous sommes marqués par nos rencontres humaines. Que le Seigneur, qui aime ce qui est droit, accueille dans sa douceur et dans sa paix notre ami.
Jacques s’est absenté du milieu de nous ; il a poursuivi la route, un peu plus vite que nous, mais sachez, particulièrement vous son épouse, ses enfants, qu’il fera désormais plus froid en nos cœurs.
Oui, la mort de l’un des nôtres est toujours blessure profonde, confinant à l’anomalie, même si nous savons d’expérience que la vie est un combat risqué, où partage et solitude, souffrance et joie se mêlent d’une façon indépassable ; ce combat n’appartient à personne d’autre qu’à nous-mêmes parce que chacun est unique. Mais pour vivre l’absence, découvrir qu’elle reste absence, nous avons besoin les uns des autres pour nous y aider.
Il est vrai qu’il n’y a pas dans la Bible de discours sur la mort. Mais il y a une parole pour les vivants. La Bible nous enracine dans une parole de vie et ceux qui l’écoutent finissent toujours par y trouver la lumière. C’est une parole pour le temps de l’épreuve, nous qui sommes destinés à la vie totale. Destinés à renaître dans la suite logique de nos renaissances quotidiennes en cette vie. De commencements en commencements, de mûrissements en mûrissement.
Il est vrai aussi que nous demeurons marqués par nos rencontres, l’existence quotidienne, même si physiquement l’autre n’est plus présent. C’est cela qui fut aussi et qui demeure la vérité de Jacques. C’est sa manière à lui maintenant d’être présent. C’est sa présence qui continue. Rien n’est, ni ne doit être figé. Car c’est ce qu’il fut dans sa vie avec nous qui appelle : son combat avec la maladie, celles des autres et puis la sienne, sa foi dans le Christ, sa gentillesse bienveillante et chaleureuse. Chaque être vit une aventure particulière et entraîne avec lui ceux qui l’approchent.
Mais alors, comment ne pas perdre ce qui a été partagé avec Jacques ? Chacun parce qu’il est unique laisse une empreinte unique dont les échos résonnent longtemps en nous, sans que nous le sachions toujours bien nettement. Un être que nous avons aimé, qui fut un compagnon quotidien dans les bons et les mauvais jours, ne s’absente jamais tout à fait. Et c’est parce qu’il a marqué de sa présence que nous sommes là aujourd’hui, chacun partageant dans le silence et la prière ce qu’il a pu recevoir de lui.
…
Puissent les textes de cette liturgie pour Jacques notre ami, pour notre solidarité dans l’épreuve et le soutien de la prière, vous aider, vous sa famille et nous tous qui sommes accourus, à rendre compte de l’Espérance qui est en nous et trouver cette paix dont nous avons tellement besoin pour poursuivre la route…
Extrait de l’homélie du Père Philippe Régeard du Cormier, ancien aumônier miltaire
Le médecin général Jacques LEPAGE est décédé après plus de deux mois de soins intensifs en réanimation où les équipes médicales, sa famille, lui-même, ont lutté avec acharnement contre la maladie.
Issu de l’École de santé des armées de Lyon, et après un début de carrière en régiments dans les troupes de marine, il l’a poursuivi au cours de missions en Nouvelle Calédonie, puis en coopération en Afrique. Dans la grande tradition des médecins coloniaux, il a servi sur le plan médical et humanitaire avec passion et très grande compétence. De retour en métropole, avec sa famille, il « posa son sac » en Languedoc. Il fut médecin chef du centre de sélection de Tarascon, puis directeur de l’hôpital des armées de Lamalou-les-Bains (34) où il recevait toujours chaleureusement les officiers réservistes du service de santé des armées ou lors de leurs visites, nombreuses, dans cet établissement. Après en avoir assumé la dissolution, il fut nommé directeur du service de santé de la Guyane où s’exprimèrent toutes ses qualités d’organisation et de savoir médical. À son retour, il occupa le poste de médecin directeur adjoint de l’hôpital d’instruction des Armées Laveran à Marseille et termina sa longue et riche carrière au service des autres et de la Nation, avec le grade de médecin général, comme adjoint au directeur régional du service de santé à Toulon. Mais toujours passionné par son métier de médecin, il s’installa à la retraite en cabinet de médecine libérale au service d’une clientèle qui lui fut très attachée et à qui il prodigua, toujours avec une immense bienveillance, des soins dévoués et diligents.
Le médecin général Jacques LEPAGE était officier de la Légion d’honneur et de l’ordre national du Mérite, titulaire de nombreuses et prestigieuses décorations. Son épouse Catherine et ses enfants doivent savoir combien nous partageons leur peine et la section de l’Hérault de la SMLH, sa présidente et tous les légionnaires leur adressent leurs bien sincères condoléances.
Jacques laisse un très grand vide dans la communauté du service de santé des Armées. Ses camarades, d’active et de réserve, perdent un ami précieux, attentionné, divertissant, un médecin de grande classe à la personnalité attachante aux immenses qualités humaines et scientifiques.
Qu’il repose en paix.
Médecin en chef (h) Jean-Pierre Reynaud, ancien président du GORSSA
Extraits de l’Ordre du jour n° 4 de la direction régionale du service de santé des Armées de Toulon lu et remis à l’occasion de l’adieu aux armes du médecin général Jacques LEPAGE le 1er juillet 2006
« Médecin adjoint, il se distinguera par son enthousiasme et sa disponibilité. Il est engagé dans l’opération Tacaud au Tchad. Le 19 mai 1978, lors de la mission Ati, il porte secours sous le feu des rebelles et effectue des gestes de réanimation qui permettront de sauver plusieurs soldats blessés dans des conditions extrêmes. Ce combat au cours duquel il confirmera sa bravoure et son engagement opérationnel lui vaudra une citation à l’ordre de la division et attribution de la croix de la Valeur militaire avec étoile d’argent. »
« Le médecin principal Jacques Lepage retrouve le Tchad en 1985. Après deux ans comme conseiller technique auprès du chef du Service de santé des forces armées tchadiennes, il contribuera à la réhabilitation de l’hôpital de N’djamena. Cette entreprise à peine terminée, l’antenne chirurgicale sera engagée sous son autorité lors des combats de Fada, de Ouadi Doum et de Zouar. En zone minée, il n’hésitera pas à porter secours aux victimes et organisera l’évacuation de plus de 400 blessés vers N’djamena. Il se voit décerner en 1987 une nouvelle citation à l’ordre de la division. »
Il sera également décoré de la plus haute distinction de la République du Tchad ; décoration qui n’avait plus été attribuée à un étranger depuis l’assassinat du président Tombalbaye en 1975.
Hommage au lieutenant-colonel Daniel SORNAT décédé à Montpellier le 6 novembre 2020
Hommage d'un frère d'arme
Daniel Sornat vient de nous quitter.Bien trop tôt. J'ai fait sa connaissance tardivement. C'était au Tchad...début des années 70. Nous étions dans la même galère-tous deux à l'Assistance Militaire Technique-lui au Tibesti, à Zouar pour moi en tant que conseiller méhariste pour le Borkou-Ennédi-Tibesti...encore et toujours !
Nous nous sommes retrouvés quelques années plus tard à l'EAI de Montpellier où il avait plusieurs fonctions.En hommage à son père qui avait servi plus d'1/4 de siècle au sein des goumiers marocains, Daniel avait installé-au musée de l'infanterie - une très belle salle consacrée à ce corps d'élite. Cette salle était située en face de celle des sahariens chers à mon coeur...
Notre ami a servi-en bon marsouin-au sahara, en guyane, au Tchad ,en nouvelle calédonie mais aussi aux FFA et en arabie saoudite...
Croix de la valeur militaire, il était chevalier de l'ONM et chevalier de la Légion d'honneur.
Daniel parlait peu mais il agissait beaucoup et bien.
Camarade repose en paix maintenant.Tu le mérites.Tu as bien servi les Armes de la France.
A Dieu.
Colonel Christian Mercier
Daniel Sornat a écrit :
"Les goumiers marocains dans la bataille (1948-1951) Tonkin et RC 4"
"Lieutenant-colonel JEANPIERRE – Vies et mort d’un grand légionnaire 1912-1958"
Hommage à Maurice ANDREY
Décédé le 17 février 2020 dans sa 79ème année
Mon cher Maurice,
Nous sommes venus pour te rendre un dernier hommage, saluer notre ami, notre frère d’Arme, honorer ton courage, ta loyauté, ta rigueur mais aussi pour être solidaire de ton épouse Colette qui t’a accompagné jusqu’au bout, jusqu’à ton dernier souffle, avec ferveur et dévotion, de tes enfants Patricia et Nathalie, de tes petits enfants Natacha & Vassili, sans oublier Monique, ta grande sœur, et ses enfants :Élisabeth, Marie-Joceline, Clémentine et Lætitia tous éprouvés par cette cruelle et douloureuse disparition.
Nombreux de tes amis, de tes camarades ne peuvent se joindre à nous aujourd’hui. Ils te témoignent, à leur façon, leur amitié, leur fraternité et ils t’accompagnent par leur prière et le recueillement.
Tu parlais peu de ta famille ; c’était ton refuge, ton jardin que tu protégeais et que tu chérissais ; un noyau solide, à ton image, capable de franchir les obstacles, de surmonter les épreuves en puisant dans les valeurs essentielles et fondamentales de la vie : l’engagement de soi, la détermination, le travail, le respect et l’amour de l’autre.
Originaire de Belley, dans l’Ain, tu débarques à l’aune de tes 19 ans, le 7 février 1959, à la brigade des parachutistes d'outre-mer à Bayonne pour une formation rude et exigeante de soldat et de parachutiste. Fin 1960 tu rejoins le 2ème RPIMA engagé en Tunisie ; Là, jeune sous-officier chef de groupe, tu sautes quelques mois plus tard, avec ton unité sur Bizerte et participe activement à la réduction de points stratégiques essentiels ; une citation, bien méritée te récompense. Puis c’est le 8, le 3ème RPIMA et Arta à Djibouti où tu enchaines instruction, formation et préparation du concours des officiers. Nommé sous-lieutenant en 1970 et optant en 1981, pour la branche administrative, tu alternes les affectations entre la Guyane, la Réunion, Djibouti, la république centre africaine et la métropole. Une belle carrière que tu clôtures à la DMD de Montpellier en 1996. Avec Colette, épousée en 1966 à Alfortville, tu poses ton sac à Prades le Lez.
Mais…très vite tu es sollicité, harponné par quelques valeureux anciens, irréductibles vétérans qui te connaissent et t’apprécient, et te voilà plongé dans le chaudron de quelques associations où tu rayonnes très vite. Trésorier pendant 19 ans, commissaire aux comptes mais aussi animateur fervent, dévoué auprès de chacun, assidu aux activités tu déploies des trésors d’organisation et de professionnalisme et… si nous sommes prudents, nous limitons voire évitons le « coups de gueule » pour les quelques centimes d’écart ou les p’tits fours offerts que nous n’avons pas fait facturer… !
Maurice tu as été pour nous un formidable compagnon de route : celui qui se bat, celui qui lutte, celui qui donne, celui qui partage… Ton enthousiasme, ton dynamisme et tes impressionnantes histoires d’Outre-mer vont nous manquer. Tu es un solide exemple pour ta famille, pour tes pairs et pour tes amis.
Chevalier de la Légion d’Honneur, Officier de l’Ordre National du Mérite, titulaire d’une citation à l’ordre de la division, tu fais honneur à notre Patrie, à nos Armées, à nos Anciens et à nos Jeunes.
Reposes en paix Maurice.
Paul CHASSAGNEUX
Prades le Lez le 22 février
Nous étions nombreux ce 24 décembre, pour accompagner à sa dernière demeure, notre ami Louis LAFONTAN, la 1547° section des médaillés militaires, l'union nationale des combattants , section de Lunel, et l'atdm34 ont rendu les honneurs à notre camarade.
LOUIS LAFONTAN, est né le 20 novembre 1932 à Bordeaux.
Engagé volontaire le 14 mai 1952 pour servir au titre du groupement d’instruction des matériel et bâtiments coloniaux à bordeaux, et pour servir en Indochine ;
Après formation il embarque le 10 octobre 1952 à destination de Saïgon.
Il obtient le CAT1, il est nommé 1ère classe le 1 avril 1953, brigadier le 1er avril 1954, Brigadier-chef le 1er juillet 1954.
En fin de campagne il rejoint la métropole le 19 février 1955 et après un passage dans le civil, il est rappelé à l’activité le 12 avril 1956 et est affecté au 32ème RI, puis au GRET de VALMY.
Il rengage 2 ans pour servir en Allemagne et rejoint le 46ème bataillon d’infanterie, Il quitte berlin en juillet 1957.
Il est affecté au 117ème régiment d’infanterie à Alger, qu’il rejoint le même mois.
Il obtient le CAT2 en 1958 et est nommé sergent le 16 août 1959.
Il obtient le CIA en 1960 et est nommé sergent-chef le 1er avril 1962
Il quitte l’Algérie le 27 décembre 1962 et quitte le service actif le 1 juillet 1968
Il était titulaire :
- d’un témoignage de satisfaction 1954
- de deux citations ( valeur militaire) avec étoile de bronze 1959 -et-1960
- de la médaille coloniale avec agrafe « extrême orient «
- de la médaille commémorative « Indochine »
- de la médaille militaire le 31 décembre 1965
Il était chevalier de la Légion d’honneur depuis 16 avril 2018.
Louis, était adhérent des troupes de marine 34 (ATDM 34), de la 1547° section des médaillés militaires de lunel et de l’union nationale des combattants section de lunel.