Décédés
Les décédés de l'association des Troupes de Marine de l'Hérault (ATDM 34)
Musique "Ballade" avec l'aimable autorisation de Monsieur Daniel TASCA auteur-compositeur
Éloge de Roger Fiorio
Pas pour longtemps.
Nous sommes en 1956. La guerre d’indépendance algérienne qui ne dit pas encore son nom est en cours depuis deux ans. Roger est appelé sous les drapeaux avec la classe 56/2B et ne quittera plus l’uniforme jusqu’à sa retraite.
Né en 1936 Gérard DISEUR s’est engagé au GITDM (Fréjus) et a rejoint l’école d’Infanterie à Saint Maixent-l’École. Jeune sergent il sert au 21ème et 4ème RIC principalement en Allemagne et en Algérie (1956/1958).
Il est titulaire de la Croix du Combattant, de la Croix de la Valeur Militaire avec étoile de bronze et du titre de la reconnaissance de la nation.
A partir de 1958 il occupe les fonctions de directeur commercial dans plusieurs sociétés pétrolières. Homme dynamique, profondément engagé pour les valeurs de notre pays, son histoire et ses racines.
Hommage & rappel de carrière de l’adjudant-chef Guy Meunier
Le 3 juillet 2018 à Lauras
Les photos de la cérémonie
Crédits photos Michel BAIN (dscf...), Serge RESBEUT (img...) Daniel VERIN (p703000.)
Au nom de notre Amicale des Troupes de Marine de l’Hérault et de la section Languedoc-sud des Décorés de la Légion d’Honneur dont l’adjudant-chef Guy Meunier était membre, nous présentons nos condoléances à la famille de Guy MEUNIER ; à Maïté, son épouse, à son fils Guy, à ses filles, Béatrice et Fabienne, à son petit-fils Xavier et je les remercie d’avoir bien voulu nous permettre de lui rendre un dernier hommage.
Il y a presque deux ans, l’adjudant-chef Guy Meunier était élevé à la dignité de Grand Officier de l’Ordre National du Mérite par le général d’Armée Elrick Irastorza, ancien chef d’état-major de l’Armée de terre.
Beaucoup d’entre vous, présents aujourd’hui, étaient avec lui pour partager l’honneur et la joie de notre camarade.
Voici une partie de l’intervention du général :
« ...Rendre hommage à l'adjudant-chef Guy Meunier, c'est regarder en face toute une tranche de notre histoire nationale dont nous n'avons pas à rougir, et former le vœu que si nous devions par malheur renouer avec des temps difficiles, il puisse se trouver toujours, en France, des soldats pour en assurer la pérennité, en défendre les ressortissants et les intérêts majeurs où qu'ils soient menacés ou, tout simplement, cette terre héritée de nos aïeux.
Guy Meunier est né en 1928 à Châteauroux...Il a donc 12 ans quand les Allemands descendent les Champs Élysées et 14 lorsqu'ils envahissent la zone libre.
A une époque où on ne devait pas être trop regardant sur l'âge, il s'engage le 19 août 1944 au titre du 2e Régiment de Haute-Garonne et passe rapidement caporal.
Mais son destin est ailleurs et il se porte volontaire pour l’Extrême Orient où il débarque avec le 35e RI en février 1947. Il n'a pas encore 19 ans.
D'emblée, il se distingue pour son calme et son sang froid au combat comme dans la vallée de Song Glang où, pris sous un violent tir de mortier, il repousse une bande vietminh à grande rafales de fusil mitrailleur. Quelques semaines plus tard à My Thung, il contribue activement à la destruction d'un comité exécutif régional. Mais on ne gagne pas les citations comme cela et il lui faudra attendre février 48 pour obtenir la première d'une exceptionnelle série. A l'été de la même année, il rejoint le 21e Régiment d'Infanterie coloniale et ne quittera plus la grande famille des Marsouins.
Encore deux citations puis il rentre en France pour 18 mois avant de repartir en Indochine à l'été 1951. Et de nouveau les combats s’enchaînent dans la région de Hué et Truoi. Début 1953, en quelques mois, 3 nouvelles citations dont une palme, les galons de sergent-chef et la Médaille militaire à 25 ans, viennent récompenser les infiltrations sans fin dans une jungle hostile, les combats acharnés contre un ennemi implacable et de remarquables qualités de meneur d'hommes dans les situations les plus exigeantes. Et tandis que se profile la fin des hostilités vous ne baissez pas les bras et, en mai 1954, vous lancez votre compagnie de supplétifs trois fois à l'assaut pour récupérer un de vos sous-officier blessé. Une septième citation témoigne de cet attachement profond aux hommes que vous menez au combat.
La page indochinoise tournée, sauf dans votre cœur de soldat en mémoire de vos 75 000 camarades de l'Union française tombés là-bas, vous repartez moins de 4 mois plus tard pour l'Algérie.
Combattant d'un courage remarquable, vous traquez l'ennemi de nuit comme de jour lui infligeant des pertes sévères et obtiendrez trois nouvelles citations mettant en exergue votre audace dans les terrains les plus difficiles et votre allant à la tête de vos hommes.
Vous rentrez en Métropole le 6 août 1960 et êtes fait chevalier de la Légion d'honneur, ce qui a 32 ans est tout à fait exceptionnel pour un adjudant !
Encore quelques années à bourlinguer à Madagascar et Djibouti puis ce sera la retraite et une vie nouvelle.
Commandeur de la Légion d'honneur depuis 2009, titulaire de la Médaille militaire et de 10 citations, vous voilà désormais, entouré de votre épouse, de vos enfants et petit enfant, élevé par la République à la dignité de Grand Officier de l'Ordre National du Mérite.
Mon Adjudant-chef, c'est toujours un honneur pour les officiers des générations suivantes de témoigner à des soldats tels que vous la reconnaissance d'une République qui n'est pas si oublieuse qu'on veut bien le dire parfois. »
Je suis sûr qu'en cet instant vous avez une pensez pour vos compagnons de combats et notamment tous ceux que vous avez laissés sur le bord de cette piste sans fin, morts pour la France mais toujours vivants dans nos cœurs. Permettez-moi d'y associer tous les soldats de nos engagements plus récents et de dire notre confiance à tous ceux qui aujourd'hui n'ont finalement pas d'autre ambition que de suivre votre exemple pour que vive la France ! ... »
Pour nous tous, Guy Meunier était l’archétype de l’adjudant-chef de la Coloniale et des Troupes de Marine, de ceux que l’humour militaire classe au-dessus de Dieu ; aventurier, baroudeur au grand cœur, n’hésitant pas à prendre des risques, détestant les planqués dans les bureaux et les hypocrites parmi lesquels il incluait quelques politiques, et parfois même quelques-uns de ses supérieurs ; impressionnant par sa densité physique et son regard vif et inquisiteur, il est toujours resté pour nous un ami fidèle, un joyeux compagnon appréciant la plaisanterie et les bons mots.
Lors de son engagement, il avait en poche son bac 1ère partie. Il aurait pu devenir officier mais, aux stages dans les Écoles militaires, il préférait nettement la vie de terrain, de bagarre, l’exotisme et être, ce qu’il était : un grand parmi les petits ; Un adjudant-chef !
Guy nous te souhaitons d’être bien accueilli dans l’une des maisons du Père
A Dieu, mon adjudant-chef.
P.C
Quelques écrits de Guy MEUNIER :
Récit d’un combat en centre Annam (secteur de TOURANE) avec la « grogne » d’un vieux soldat par Guy Meunier
INDOCHINE 1954, la belle défense du poste 43 par l’adjudant-chef Guy Meunier
1919/2018
Lui rendre hommage c’est regarder en face une tranche de notre Histoire, nationale et d’Outre-mer, pour laquelle nous n’avons pas à rougir. Celle que nous appelons affectueusement « Lu » en a vécu les grandes étapes dans des conditions pas toujours faciles.
Lucie BASSET nait en 1919 à Saint Bauzille de Putois, la même année que de grands artistes : Gérard OURY, Lino VENTURA, Pierre SOULAGE…
Cadette de la fratrie elle déclare dès 6 ans « moi j’irai aux colonies ». A 12 ans elle perd sa maman ; Elle est révoltée ; Mathilde et Irène, ses deux grandes sœurs qui sont très proches, l’encouragent et l’assistent. Brevet élémentaire en poche puis supérieur avec changement d’orientation ; elle, qui voulait être institutrice, entre à l’école de Sage-femme. Major de sa promo en première et en deuxième année elle est déclarée « Lauréate » mais, en 1940, son Papa est absent de la deuxième cérémonie.
A 21 ans elle ouvre un cabinet en Tunisie, rejoint un an plus tard Mostaganem en Algérie puis la maternité de Fès au Maroc où elle reste un peu plus de 3 ans. Elle obtient un poste d’enseignant au Cameroun qu’elle rejoint après un voyage de 3 mois…et découvre l’Afrique profonde avec ses petits dispensaires, ses coutumes, ses traditions…et ses secrets pas toujours bien gardés. Elle y rencontre Robert, officier dans l’artillerie coloniale, « le danseur de rumba » venu dépanner une lampe tempête un soir d’orage à Yaoundé qui deviendra son mari.
En 1947 c’est le départ pour l’Indochine ; un engagement dans le service de santé des armées à Saïgon et une affectation à l’hôpital de première urgence de My-Tho (SO Saïgon) au plus près de la plaine des joncs dans la fonction d’assistante chirurgicale. Les épidémies de variole et de choléra font rage ; Chaque jour de nouveaux blessés arrivent, les décès sont nombreux, les journées sont longues, les opérations harassantes…mais le moral est bon. Cette jeune Sous-lieutenante galvanise son équipe. Sa détermination, ses capacités d’adaptation, son courage lui donnent droit à la croix du combattant.
De retour en métropole tu profites pleinement de ta famille, de tes amis et tu t’investis dans plusieurs associations auxquelles tu restes fidèle et pour lesquelles tu cultive la sagesse. La compétence, la liberté, le calme et l’indulgence sont chez toi naturels…sauf, peut-être au bridge où quelques partenaires se souviennent encore de tes réparties cinglantes pour une mauvaise annonce… !
Ton enthousiasme, ton dynamisme, ta gaieté et ton extraordinaire amour pour les autres vont terriblement nous manquer Lu.
29 janvier 2018
Éloge de Joël GERARD
Décédé le 7 novembre 2017
Mon cher Joël,
Je voudrais d’abord rendre hommage à ton courage, tout au long de ces années où tu as lutté contre ce que l’on à l’habitude d’appeler « une longue maladie ». Et comment ne pas associer Josette ton épouse, à cet hommage, elle qui a veillé sur toi et t’a soutenu pendant toute cette dure et longue période, et présenter nos condoléances à ta famille, notamment ton fils Patrick et tes 3 petits enfants : Barbara, Antoine et Emma…
Tu as adhéré à notre association en souvenir de tes 5 années (1960-1964) passées sous les drapeaux et précédées par une préparation Militaire parachutiste qui t’aura permis de découvrir l’exaltation du dépassement de soi en effectuant (en avril 1959) 4 sauts d’initiation en parachute à Vannes dans cet avion mythique des Parachutistes le Dakota !
Choisissant l’Infanterie de Marine, tu as été dirigé vers la formation des « Télégraphistes Coloniaux ». Prestigieuse spécialité qui te permettra de servir au Sénégal puis en Côte d’Ivoire et d’y attraper le « Virus de l’Afrique » puisque, tu y as connu Josette qui enseignait à Abidjan où vous vous êtes mariés. Tu as ensuite terminé ta courte mais intense carrière militaire à Saint-Malo en 1975.
D’un commun accord, vous avez encore choisi l’Afrique pour y effectuer ta deuxième carrière notamment dans une entreprise de transport de bois (tu m’avais montré un jour des photos de tes énormes camions pour transporter les « grumes » dont tu étais légitimement fier »).
A la retraite, rejoignant notre association, tu as marqué tous ceux qui t’ont approché, par ton courage et ton optimisme, la volonté de te battre sans jamais te plaindre et de toujours te porter volontaire pour apporter ta contribution au bon fonction de l’amicale.
C’est tout naturellement que l’an dernier, lors de notre assemblée Générale, dans les prestigieux salons du Casino de la Grande Motte, j’ai eu l’honneur et le plaisir de te remettre la médaille associative du « Mérite Colonial » qui je crois, représentait beaucoup pour toi. A cause des valeurs qu’elle porte et qui étaient aussi les tiennes.
Je me fais ici le porte-parole de tous pour te dire que nous ne t’oublierons pas et que Josette sera toujours la bienvenue, chez-elle, au sein de notre communauté à chaque fois qu’elle en aura besoin.
Adieu Joël.
Lieutenant-colonel G. BARTOLI