Décédés
Les décédés de l'association des Troupes de Marine de l'Hérault (ATDM 34)
Musique "Ballade" avec l'aimable autorisation de Monsieur Daniel TASCA auteur-compositeur
Jacqueline RIBOULOT
1929 - 2023
Nous sommes rassemblés aujourd’hui pour rendre un dernier hommage à Jacqueline, notre aînée, votre mamie, notre amie mais aussi pour épauler et soutenir Christian, Michèle, Jean-Michel, Marie et Manon.
Jacqueline RIBOULOT est décédée le 13 avril 2023. Née en mai 1929, la même année que Bouvard, Brel ou Jacqueline Kennedy…elle a traversé presqu’un siècle et vécu de nombreuses épreuves souvent laborieuses et généralement difficiles. Pour nous tous, qui l’avons croisée, accompagnée ou visitée elle restera cette fluette silhouette voutée s’appuyant sur sa canne mais avec dynamisme et vitalité, toujours prête à commenter l’évènement avec sagacité, l’œil vif et le regard malicieux.
Cadette de 3 enfants Jacqueline découvre la guerre au travers du parcours de ses deux frères, Jacques, engagés dans la résistance et René dans la marine. Le Maroc, Madagascar, Mayotte et bientôt l’Indochine s’invitent à la table familiale. La « petite sœur » qui s’engage pour l’Indochine a croisé Fernand, camarade de son frère René, Sous-Officier de la Coloniale qui a fait ses armes dans le maquis, les FFI et l’armée de libération. Après un mariage par procuration il va la conduire à l’autel en la cathédrale de Saïgon le 31 juillet 1951 et l’épouser. La grande aventure coloniale se poursuit en terre africaine puis en métropole, en Algérie, aux FFA et, avec leurs deux enfants, la famille s’installe dans l’Hérault en poursuivant deux carrières parallèles dans l’administration.
Tous deux sont très actifs dans le monde associatif et entretiennent des relations privilégiées avec les Troupes de Marine mais aussi avec l’UNC et les Médaillés Militaires. Au décès de Fernand en 2016 Jacqueline préserve ces liens et reste fidèle à notre amicale. Énergique et vive il lui arrivait quelque fois d’être difficile avec ses proches et de regretter profondément ces sautes de mauvaise humeur ou de suspicions… Il lui arrivait même de nous remercier de bien vouloir la supporter… mais elle avait à cœur de soutenir et d’aider nos anciens, d’honorer sa famille et mettait tout en œuvre pour venir partager notre amitié.
Adieu chère Jacqueline. Reposez en paix
Le Crès 19 avril 2023.
ADC Simon SALVARELLI
L'ADC Simon SALVARELLI nous a quitté à l’âge de 87 ans.
Simon a bourlingué entre l’AOF (57/59), l’AFN (56/58), le Sénégal (70/72), la Guadeloupe (79/81), Djibouti (84/86). Il avait posé son sac à Béziers mais passait de longues semaines à Marseillan pour s’adonner à sa passion : la pêche en mer.
Avec son épouse Denise il participait à toutes nos activités et s’engageait toujours très généreusement dans nos actions de soutien.
Une délégation de l’amicale, avec notre drapeau, devait se rendre à ses obsèques le 27 février à Tonneins près de Bordeaux mais la vigilance météo (neige et vent) nous a contraint d’annuler.
HOMMAGE DE MADAME NICOLE THIEBAUT A SON EPOUX, JEAN-MARIE THIEBAUT
EN L’EGLISE DE LA RAMIERE
« Je vous remercie d’être venu accompagner Jean-Marie, mon mari.
Parlons de lui…
Sa jeunesse s’écoule en banlieue parisienne ; études secondaires, universitaires… à cette époque il n’existe que la Sorbonne ! Il est angliciste. Parallèlement il s’épanouit dans les activités du scoutisme et participe à l’encadrement de jeunes aveugles.
Nous sommes en 1959, c’est la guerre d’Algérie. Son sursis épuisé, il est enrôlé comme simple soldat, vers Beni-Messous en banlieue d’Alger où il fait « ses classes » ; puis sélectionné pour l’école d’application du train, à Tours, il sort sous-Lieutenant avec solde, ce qui permet notre mariage ! Nous nous étions connus par les activités du scoutisme où j’étais, alors, guide de France.
De retour en Algérie il est affecté à Colomb-Béchar au 3ème Groupe saharien de transport (GST). Lors de la « permission libérable » nous courrons le Sahara : Beni-Abbés où nous rencontrons l’Abbé Pierre en convalescence à Tamanrasset, l’Assekrem (Hermitage dans le Hoggar) sur les pas du Père de Foucault. Il était trop tard pour faire carrière au Sahara. L’indépendance approchait.
Mais nul doute que les grands espaces, l’approche des populations autres que la nôtre ont déterminé nos carrières outre-mer. Le Cambodge, le collège des Jésuites du Caire, Kampa, et le soutien à l’enseignement du français dans cette Afrique de l’Est anglophone, ou encore le centre culturel de Bagdad pour que rayonne la culture française, sans oublier l’Ecole Normale Supérieure d’Abidjan pour la formation des cadres de ce pays en langue française….
Les dernières affectations proposées nous les avons refusées. Nous voulions, avant notre retraite, retrouver une France au travail. Nommé Inspecteur Pédagogique Régional (IPR), dans l’académie de Grenoble, il allait de Collège en Lycée, conseiller et aider les professeurs d’anglais. Il me disait son plaisir de retrouver sa discipline, qu’un séjour en Irlande, quand il était gamin, organisé par la Croix Rouge française, à la fin de la guerre, avait déterminé. L’Irlande était sa seconde patrie.
Néanmoins 27 mois sous les drapeaux ne s’effacent pas. Il a toujours gardé le contact avec l’Armée. Lors de ses congés en France il s’inscrivait à des périodes militaires volontaires qui l’ont hissé jusqu’au grade de Lieutenant-colonel de réserve. Il y trouvait les vertus d’une France traditionnelle qu’il souhaitait éternelle.
Initié par un Père Spiritain à l’Histoire oubliée de l’Afrique il recherche, avec l’aide des chefs de village, des tombes enfouies sous la végétation et devient, en Côte-d’Ivoire et en Centre-Afrique Délégué du Souvenir Français. Ses publications sont déposées sont déposées aux Archives Nationales d’Outre-mer à Aix-en-Provence et peuvent être consultées à l’Académie des Sciences d’Outre-mer à Paris. Il était, tant que ses forces l’ont porté, membre de l’Amicale des Anciens d’Outre-mer et Anciens Combattants des Troupes de Marine de l’Hérault. Il était, avec humilité, le portrait d’un citoyen chrétien au service de son pays.
Nos amis rencontrés ici ou là, civils, militaires ou religieux sont venus à Loupiac. Ils ont aimé, comme lui, ce pays. L’accueil de ses habitants, la chaleureuse entraide de chaque village qu’aujourd’hui encore, par votre présence, par l’aide que vous m’avez montrée pour la préparation de ses obsèques, vous êtes les représentants. C’est pourquoi lui et moi sommes si attachés à Loupiac. C’est pourquoi nous avons voulu demeurer en cette terre. C’est pourquoi, tout à l’heure, nous le conduirons à sa dernière demeure, le cimetière de Fontaynous/Martiel où je le rejoindrai.
Grand merci à toutes et à tous. »
Éloge du colonel Bernard BACHSCHMIDT
en la basilique Notre-Dame des Tables à Montpellier le lundi 30 janvier 2023
par son ami, le général de corps d’armée (2s) Michel ALAUX
Mes chers amis, Mesdames, Messieurs,
La vie nous réserve souvent des moments délicieux, assortis de joie, d’affection partagées, des moments que l’on parcourt, en n’imaginant pas un seul instant qu’ils puissent être suivis à brève échéance de circonstances plus douloureuses, souvent cruelles, en raison de la maladie, de la disparition d’un être cher, parfois au terme d’un long processus, parfois avec brutalité.
Nous avons longtemps côtoyé Bernard et Janou Bachschmidt à titre familial, mais aussi dans les associations. L’annonce de la maladie puis de la disparition de Bernard, pour nombre d’entre nous, nous laissèrent incrédules, abasourdis. Dans ces moments douloureux, nous nous sentons impuissants face à l’adversité, le réflexe de notre communauté est de se rassembler et d’entourer de son affection la famille du disparu.
Comprendre le parcours de Bernard Bachschmidt, c’est d’abord rappeler ses origines. Né en 1942 à Shanghaï en Chine, où ses parents étaient en poste. Ayant eu une grand-mère japonaise, il était marqué, me semble-t-il, par les civilisations asiatiques. Un caractère généralement égal, ne se livrant que rarement, analysant finement les situations, donnant des appréciations et jugements toujours pondérés. Cultivé, ouvert à de nouvelles idées, il pratiquait avec talent l’humour et la dérision ce qui ramenait à de justes analyses les évènements majeurs de nos sociétés.
Faire un retour sur la vie de Bernard c’est aussi rappeler son admission à l’École spéciale militaire de Saint-Cyr, en 1964, promotion « Corse et Provence ». Engagement pour un métier, celui des armes, mais aussi une vocation, celle de servir son pays et ses concitoyens. La scolarité y était exigeante et nous ne mesurions que rarement à ce moment-là combien cet engagement dans la vie, faite certes de servitude mais aussi de grandeur, comporterait l’attachement à des valeurs d’honneur, de respect du droit et de la personne humaine, pouvant aller jusqu’au sacrifice suprême. Certains de nos camarades l’ont en effet payé de leur vie. Bernard a lié au sein de sa promotion des amitiés qui ne se sont jamais démenties et, parce que c’était un homme de fidélité, il a maintenu des liens avec ses amis saint-cyriens. Ceux venus aujourd’hui nombreux de sa promotion en portent témoignage.
Bernard choisira de servir dans l’infanterie de marine et débutera sa carrière au 3e RPIMa à Carcassonne puis, toujours chez les parachutistes à Madagascar et au 23e RIMa à Maisons-Laffitte. Il servira en qualité d’instructeur à l’ESM de St-Cyr Coëtquidan, à Bouaké auprès des forces armées ivoiriennes, ainsi qu’au sein de l’École militaire de Strasbourg.
Bernard intègrera en 1980 la prestigieuse École de guerre à Paris avant de rejoindre le monde du renseignement extérieur que d’aucuns appellent les Services spéciaux. Il y servira à Paris, au Zaïre, au Zimbabwe et en Malaisie où il occupera le poste de second conseiller auprès de l’ambassadeur. Autant de postes éminemment délicats, au contact de situations complexes et dans un environnement souvent hostile. Peut-être était-ce en raison de ses origines, sûrement parce que la discrétion, voire le silence font partie de ces métiers, Bernard était peu disert et s’est rarement confié sur ses états de service. Mais dans nos discussions sur l’état du monde, on sentait bien que sa vie et son expérience professionnelle, lui permettaient d’apporter des éclairages inattendus et souvent extrêmement intéressants.
Bernard terminera sa carrière au grade de colonel ; il était chevalier de la Légion d’honneur et officier de l’ordre national du Mérite attestant, s’il en était besoin, de belles qualités humaines ainsi que d’un engagement remarquable au service de la France.
Depuis l’an 2000, Bernard et Janou, vous aviez fait le choix de vous installer à Montpellier et vous vous y êtes investis. Toi, Janou, au sein de l’association Accueil des Villes de France avec l’activité bridge, Bernard golfeur impénitent parcourait les greens, s’était beaucoup impliqué dans les bureaux des deux associations, l’ANOCR et la SMLH. Dans chacun des cas, un engagement fait de dévouement et de désintéressement. Merci pour ce que vous nous avez donné tous les deux, merci pour les moments délicieux auxquels vous nous avez conviés. Pour compléter ce qu’était notre ami disparu, il me revient l’image de Bernard remontant tranquillement la rue St Guilhem avec son chien Cookie pour aller boire un café à côté des halles Castellane. Il y reflétait une bonhommie, une sérénité qui sont l’apanage des belles personnalités.
Bernard, tes compagnons de route s’inclinent avec respect et affection devant ta dépouille. Nous présentons à ta famille et, en particulier à Janou, et bien sûr ses enfants, nos affectueuses condoléances.
Adieu Bernard. Tu as quitté les chemins terrestres pour d’autres sur lesquels Dieu t’a appelé. Repose en paix et à un jour futur.
Bernard DEVIENNE
1940 – 2023
Mon cher Bernard nous sommes venus nombreux pour te rendre un dernier hommage, saluer notre Ami, notre frère d’Arme, honorer ton courage, ta loyauté mais aussi pour être solidaire de Solange, ton épouse ; de tes enfants : Pascal et de Véronique ; de tes petits enfants Florian, Marine, Jérémy, Valentin, Coralie et de tes arrière-petits-enfants : Iliana, Lilou, Tinäe
Tu étais le pilier de la fratrie, le père, le grand père, le confident, celui qui réconforte, celui qui aide et qui pousse dans les épreuves ; Toujours en pointe, toujours en avant avec bonne humeur et sourire même si au fil des années il t’a fallu panser de nombreuses blessures.
Né dans les grandes plaines du nord en 1940 tu rêves d’horizons nouveaux, de soleil, d’aventure et de grands espace…à 20 ans tu décides de t’engager dans la Colo ; s’enchainent alors le Niger, l’Algérie, le Tchad et le Gabon où tu trouves un peu de temps pour fonder ta famille ; passage à Montpellier en 1966 puis Abidjan, le 1er RPIMA à Bayonne, le 6ème RAMA à Djibouti, le 8ème RPIMA à Castres, la brigade para à Kinshasa… Il ne te manquait que les îles et la bretagne…que tu vas rejoindre dès 1985 avec le RIMAP Papeete et le RICM à Vannes où tu es promu major. Une belle carrière dynamique et opérationnelle où tes qualités humaines n’ont cessées d’être mises en avant mais c’est aussi un remarquable témoignage d’engagement et d’abnégation. Fantassin, parachutiste, blindé, bigor sans oublier le service matériel/bâtiment du corps des troupes d’outre-mer…tu as presque fait le tour de toutes chapelles des Troupes de Marine ce qui est très exceptionnel !
Engagé dans des « opérations guerre » avec le 8 et le RICM au Tchad et au Liban en1978 et 1990 tu as démontré des qualités de chef, prouvé ton adaptabilité et assumé une détermination sans faille dans l’accomplissement des missions reçues.
En 1991 tu quittes l’institution…mais très vite tu es sollicité par quelques valeureux anciens, vétérans irréductibles qui te connaissent et t’apprécient ; Il te faut alors conjuguer avec tes nouvelles activités civiles et tes compagnons d’arme…Te voilà très vite au cœur de plusieurs association où tu rayonnes naturellement…trésorier, commissaire aux comptes mais aussi animateur fervent, dévoué auprès de chacun, assidu aux activités tu déploies des trésors d’organisation pour honorer tes engagements…Et aujourd’hui ils sont tous la pour te saluer et te témoigner leur reconnaissance ; les Troupes de marine de l’Hérault, tes amis du 8 avec leur président, le colonel Jean-Louis Turpin, ceux du RICM avec Jean-Pierre, ceux de l’UNC et des Médaillés Militaires de Lunel avec Serge, Francis…et quelques autres.
Le major Bernard DEVIENNE est titulaire de la Médaille Militaire et de la croix du combattant
A Dieu Bernard ! Pars en paix ; nous sommes fiers de toi.
Paul CHASSAGNEUX
14 janvier 2023