Décédés
Les décédés de l'association des Troupes de Marine de l'Hérault (ATDM 34)
Musique "Ballade" avec l'aimable autorisation de Monsieur Daniel TASCA auteur-compositeur
Nous étions nombreux ce 24 décembre, pour accompagner à sa dernière demeure, notre ami Louis LAFONTAN, la 1547° section des médaillés militaires, l'union nationale des combattants , section de Lunel, et l'atdm34 ont rendu les honneurs à notre camarade.
LOUIS LAFONTAN, est né le 20 novembre 1932 à Bordeaux.
Engagé volontaire le 14 mai 1952 pour servir au titre du groupement d’instruction des matériel et bâtiments coloniaux à bordeaux, et pour servir en Indochine ;
Après formation il embarque le 10 octobre 1952 à destination de Saïgon.
Il obtient le CAT1, il est nommé 1ère classe le 1 avril 1953, brigadier le 1er avril 1954, Brigadier-chef le 1er juillet 1954.
En fin de campagne il rejoint la métropole le 19 février 1955 et après un passage dans le civil, il est rappelé à l’activité le 12 avril 1956 et est affecté au 32ème RI, puis au GRET de VALMY.
Il rengage 2 ans pour servir en Allemagne et rejoint le 46ème bataillon d’infanterie, Il quitte berlin en juillet 1957.
Il est affecté au 117ème régiment d’infanterie à Alger, qu’il rejoint le même mois.
Il obtient le CAT2 en 1958 et est nommé sergent le 16 août 1959.
Il obtient le CIA en 1960 et est nommé sergent-chef le 1er avril 1962
Il quitte l’Algérie le 27 décembre 1962 et quitte le service actif le 1 juillet 1968
Il était titulaire :
- d’un témoignage de satisfaction 1954
- de deux citations ( valeur militaire) avec étoile de bronze 1959 -et-1960
- de la médaille coloniale avec agrafe « extrême orient «
- de la médaille commémorative « Indochine »
- de la médaille militaire le 31 décembre 1965
Il était chevalier de la Légion d’honneur depuis 16 avril 2018.
Louis, était adhérent des troupes de marine 34 (ATDM 34), de la 1547° section des médaillés militaires de lunel et de l’union nationale des combattants section de lunel.
Eulogie de Paul Blanc
Paul Blanc nous a quitté.
Il avait une suprême ardeur de vivre.
Curiosité insatiable pour les sciences aussi pour ce littéraire car elle nourrissait sa philosophie.
Grâce à une mémoire hors du commun il retenait tout ce qu’il lisait et par coquetterie les anniversaires et les numéros de téléphone sans parler des lettres de St Paul dans cette église.
Un grand bonhomme nous a quitté.
Force de la nature, éternel sportif, de chef scout à l’ambassadeur à Beyrouth en pleine guerre civile entouré de ses gendarmes, courageux, homme d’action, maitrisant la peur mais toujours à la recherche de l’autre, du dialogue.
Quel charisme, tous ceux qui ont partagé avec lui s’en souviennent, des enfants aux personnages les plus éminents.
Il disait souvent « on est copain » en parlant aussi bien du pompiste que du Président Chirac.
Fêtant ses 86 ans en faisant du monoski ou skiant au Mont-Blanc à 88 ans et faisant sa gym tous les matins jusqu’au bout.
Avec une carrière brillante du Congo à Lambaréné au Gabon, voisin et interlocuteur du Dr Schweizer, au Cameroun où mon frère et ma sœur sont nés, au Canada, au Tchad, aux Nations Unis à New-York ,en Mission dans le Pacifique,
Ambassadeur en Haute Volta/Burkina Faso,
Puis au Mozambique
Puis à Madagascar et enfin au Liban.
Membre de nombreuses associations, au Conseil d’ Administration du Secours Catholique et Président pour deux mandats de sa chère Académie des Sciences d’outre-mer.
Commandeur de la Légion d’honneur
Commandeur de l’Ordre du mérite
Membre des décorés de la légion d’honneur au péril de leur vie dont il était si fier.
Grand ami et spécialiste de l’Afrique il a participé à l’indépendance de nombreuses de nos anciennes colonies.
L’homme n’est pas seulement une carrière aussi impressionnante soit-elle, Paul ce fut un exemple, un chef de cordée, un initiateur, un catalyseur.
Pour nous ses cinq enfants, et tous ses petits-enfants et un jour ses arrières petits-enfants, ce fut une motivation, une fierté.
Force à la pensée , ne jamais cesser d’avancer et de raisonner.
Paul enfin était croyant impliqué dans cette paroisse de Notre-Dame Souveraine du Monde, lisant, « jouant » les lettres de St Paul devant cette belle croix en bois qu’il avait offert à l’église.
Papa que d’affection , que d’admiration, Pars heureux !!
Henri POITEVIN
Éloge prononcé par son fils Patrick POITEVIN
le 6 Novembre en l'église Saint-Etienne de Villeneuve lès Maguelone
Papa était un homme généreux, protecteur et aimant qui a donné à ses enfants les moyens de réussir. Il fut un exemple pour nous.
Né en 1933 à Villeneuve lès Maguelone Henri est parti comme il a toujours vécu : en se battant.
En 1939 lors de l’invasion allemande, il vit en alsace où son père est capturé les armes à la main. Il subit l’exode avec Jane sa mère et ses frère et sœur Christian et Monique.
En 1943 son père qui a rejoint la résistance après son évasion de Rawa Ruska est trahi et arrêté par les miliciens Français au 39 rue du nord à Figuerolle. Henri, discrètement, jette par une fenêtre l’arme de son père qui avait servi à exécuter un officier nazi puis il entraine son frère et sa sœur hors de l'appartement, sous les quolibets des miliciens français, il se précipite vers l'escalier s’arrête dans un estanco dans lequel il y a des faux papiers et les jette également dans un jardin voisin ! Il emmène ensuite la fratrie chez les pères jésuites. Il leur confie la fratrie, en leur disant « les boches ont arrêté papa ». Il reprend sa course effrénée et va chez le coiffeur et l’épicier eux aussi de la résistance. Il les avertis du danger évitant ainsi la perte du réseau.
Il a 11 ans, il vient de rentrer dans sa vie d'adulte. En 1947 il recevra la croix de guerre 39/45. Sa voie est alors toute tracée, il obtient un CAP BEP de serrurier ferronnier d'art avant de s’engager dans les troupes coloniales. Il connaîtra Madagascar, l’Algérie 3 fois, le Cameroun, le Cambodge, Tahiti, la Guadeloupe, l’Allemagne. En 1987 après 35 ans de service il prendra sa retraite et se mettra à disposition de l’UNC comme trésorier et porte drapeau et par la suite, porte drapeau des combattants volontaires de la résistance jusqu’en 2016. Parallèlement il sera intervenant du devoir de mémoire au centre d’histoire de la résistance et de la déportation de Castelnau le lez auprès de Pierre DUVIOLS.
Il sera également membre du conseil départemental des anciens combattants et assesseur au tribunal des pensions de l’Hérault.
Après une longue maladie contre laquelle il s’est battu, il est parti le 2 novembre, la tête haute, comme à son habitude. Il a rejoint son frère de sang Pierre DUVIOLS parti lui aussi 2 jours plus tôt. Après 65 ans de
Mariage, il laisse derrière lui son épouse chérie Claude, ses 3 enfants Jean-Louis, Sophie et moi-même, ses cinq petits-enfants Raphaël, Jérémie, Henri, Julie et Jonathan et ses 4 arrières-petits-enfants, Angie, Victor, Mathilde et Jude.
Nous remercions les infirmières qui ont accompagné papa ces derniers mois: Lysiane, Lydie, Cristelle, Sarah, Aurèlie, Marylène, Laurence, Caroline et sa kiné Adeline. Elles ont été formidables, un grand merci au docteur Escuroux qui est un toubib exceptionnel.
je vais vous résumer l’esprit de sa vie en vous lisant la prière des parachutistes qu’il avait faite sienne.
Je m’adresse à vous, mon Dieu
Car vous donnez Ce qu’on ne peut obtenir que de soi. Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste, Donnez-moi ce qu’on ne vous demande jamais. Je ne vous demande pas le repos
Ni la tranquillité, Ni celle de l’ âme, ni celle du corps. Je ne vous demande pas la richesse,
Ni le succès, ni même la santé. Tout ça, mon Dieu, on vous le demande tellement, Que vous ne devez plus en avoir ! Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste, Donnez-moi, ce que l’on vous refuse. Je veux l’insécurité et l’inquiétude Je veux la tourmente et la bagarre, Et que vous me les donniez, mon Dieu, définitivement
Que je sois sûr de les avoir toujours Car je n’aurai pas toujours le courage
De vous les demander. Donnez-moi, mon Dieu, ce qui vous reste, Donnez-moi ce dont les autres ne veulent pas, Mais donnez-moi aussi le courage, Et la force et la foi. Car vous êtes seul à donner
Ce qu’on ne peut obtenir que de soi
Chant les oies sauvages
François DERRIEN
St Michel, patron des parachutistes, devait aimer François Derrien. 23 ans d’affilé dans les unités parachutistes, c’est exceptionnel.
François est né en 1938 à St Pol de Léon, dans le Finistère, où la langue bretonne était encore d’usage courant.
Son père était ouvrier agricole et maraîcher.
Nanti de son certificat d’études primaires, le fils traversait la Manche avec son papa pour vendre au Pays de Galles, en Grande-Bretagne, les fameux oignons rosés de Roscoff, aujourd’hui en AOC.
François avait l’esprit aventureux et le gout du risque. Avec l’autorisation de son père, d’accord pour canaliser son énergie, il signe un engagement de 3 ans en janvier 1957 pour le Centre d’Instruction et de Transit des Parachutistes Coloniaux à Bayonne.
Après six mois d’instruction très dense et rude, breveté parachutiste et portant fièrement le béret rouge si convoité, ayant encore dans les oreilles le bruit des chaînes de la tour de saut de Pau, et le cri affectueux du moniteur, en bas, « Envoyez le cadavre ! », il est affecté en juillet 1957 au 3ème RPima, dont la Base arrière est à Sidi Ferruch, proche d’Alger. La plupart des hommes du rang sont des appelés. Son chef, le lieutenant-colonel Bigeard, en a fait des combattants d’élite.
Derrien est affecté à la 4ème Cie, capitaine FLORES, dit « Birhakeim », dans la section de l’adjudant Hubert LAME, Grand-croix de la Légion d’Honneur, décédé en 2018, à la longue expérience guerrière acquise au cours des campagnes de France et d’Allemagne et de 3 séjours en Indochine, chef qui restera pour lui un modèle.
Il participe à la brillante opération de Timimoun le 21 novembre 1957 montée par Bigeard, dans l’Adrar, dans les territoires du Sud, partie du Sahara, effectuant un saut opérationnel à Hassi Rambou, et à toutes les opérations de son régiment jusqu’en janvier 1960, en fin de contrat. Deux citations à l’ordre du régiment ornent sa Valeur Militaire,
Je cite :
« Tireur au fusil-mitrailleur calme et courageux, au cours de l’accrochage du 8 avril 1958 dans l’oued Mechra, a par la précision de son tir, neutralisé un groupe rebelle, permettant ... la récupération d’un fusil-mitrailleur. »
« Parachutiste ardent et courageux... s’est à nouveau distingué par son remarquable sang-froid le 11 octobre 1959 à Alger en ceinturant et en maîtrisant un terroriste qui cherchait à s’enfuir après avoir lancé une grenade dans la foule. »
Civil, mais pas pour longtemps, le 1ére classe DERRIEN rengage à nouveau pour la brigade Para d’Outre-mer en juillet 1960 et enchainent les séjours loin de la métropole.
Jésus-Christ, qui, comme chacun sait, créa la coloniale, devait « l’avoir à la bonne ».
Un séjour de 2 ans et demi à la Compagnie autonome parachutiste de Brazzaville où il est affecté à la section d’Entretien et de pliage des parachutes, ou un autre adjudant David, l’impressionnera par ses prises de risque et ses défis en saut commandé.
Retour à Bayonne pour une petite année.
Le caporal DERRIEN repart en séjour de 2 ans et demi à Madagascar en avril 1964, affecté à la SEP du 5ème Bataillon de Parachutiste d’Infanterie de Marine/Ivato, fréquemment en mission de balisage de zone saut et de livraison par air. participant à quelques dégagements mémorables avec des camarades « anciens du 3 » d’Algérie qui lui vaudront quelques jours de taule où la fête s’est poursuivie à l’aide d’un tuyau d’arrosage rempli de vin rouge et bouchonné à ses deux extrémités ! A Tananarive, il fera la connaissance de celle qui deviendra son épouse et la mère de ses enfants, Jackie Rasoampamronjy
De retour en métropole, en septembre 1966, rengagé au 3ème RPIMA, le caporal-chef Derrien repart à Madagascar en septembre de l’année suivante, au 2ème Régiment de Parachutiste d’Infanterie de Marine, toujours à Ivato et toujours à la SEP. En 1969, il épouse Jackie et demande à être libéré sur le territoire. Pris d’un remord tardif, sa demande ayant été acceptée, il ne doit son retrait qu’à l’intervention de général Bigeard qu’il sollicite à son retour de footing matinal !
Retour au 3 et dernier séjour de 2 ans au 2ème RPIMa d’où il reviendra avec femme et enfants en février 1973.
De rengagement en rengagement, le Caporal-chef DERRIEN, ayant refusé d’être nommé sergent par crainte d’être renvoyé dans la vie civile pour atteinte de la limite d’âge de ce grade, servira encore dix ans au 3, dans ses dernières années.
Médaillé militaire en 1980, il est président des caporaux-chefs, fonction de guide et d’animateur pour ses pairs, relai du commandement et parfois intervenant auprès de lui, les caporaux-chefs, même ou surtout parachutistes, n’étant pas toujours des anges.
A sa demande insistante, le colonel ROUDEILLAC le prend avec lui lorsque le 3 part au Liban en- 1983.
Le caporal-chef Derrien y est gravement blessé
Je cite :
« Caporal-chef ancien en grade et en service, volontaire pour servir avec son régiment pour une mission de paix au Liban où depuis son arrivée, le 30 septembre 1983, s’est distingué par sa bonne humeur, son dévouement, sa rigueur et une conscience professionnelle exemplaire.
A été gravement blessé le 21 décembre 1983, lors de l’explosion d’un véhicule piégé placé à proximité du poste de commandement et a fait preuve d’une conduite héroïque dans la pure tradition des troupes aéroportées »
Cette citation comporte l’attribution de la Croix de la Valeur Militaire avec Palme
Rapatrié, soigné, ayant perdu 1 œil, après 3 ans de congé maladie, Derrien fait valoir ses droits à la retraite en 1988, totalisant 394 sauts en ouverture automatique.
Il sera fait Chevalier de la Légion d’Honneur en 2000, Officier en 2010
Derrien ne coupera jamais le lien avec le 3ème RPIMA par le biais de l’Amicale des anciens du 3, sera membre du Comité d’honneur de l’Union nationale des parachutistes, de l’Amicale des Eléphants Noirs regroupant les anciens de la CAPIMA, porte-drapeau des Médaillés Militaires et des Décorés de la Légion d’Honneur au Péril de leur Vie et d’autres associations. Toutes associations honorées de le compter parmi leurs membres.
Participant à la peine de son épouse et de sa famille (5 enfants dont les 2 fils ont servi les Armes de la France, l’un dans les Paras « Colo », l’autre à Légion Etrangère, 10 petits enfants, 2 arrières petits-enfants à ce jour), nous, les présents, nous assurons Jackie de notre soutien, veillant à ce que cela ne soit pas qu’un mot de circonstance.
M.B
Éloge de Roger Fiorio
Pas pour longtemps.
Nous sommes en 1956. La guerre d’indépendance algérienne qui ne dit pas encore son nom est en cours depuis deux ans. Roger est appelé sous les drapeaux avec la classe 56/2B et ne quittera plus l’uniforme jusqu’à sa retraite.