Décédés
Les décédés de l'association des Troupes de Marine de l'Hérault (ATDM 34)
Musique "Ballade" avec l'aimable autorisation de Monsieur Daniel TASCA auteur-compositeur
Décès : 11 décembre 2009
Notes :
Séjours
Décorations
CH/LH
A NOTRE AMI RAOUL LARTIGUE
24 octobre 16h56 Michel BAIN transmet la terrible nouvelle : Raoul LARTIGUE vient d'avoir une hémorragie cérébrale grave / 28 octobre : Daniel VERIN nous annonce la mort de notre ami.
Nous sommes venu nombreux RAOUL pour te rendre un dernier hommage, saluer ''notre soldat de marine, notre BIGOR'', te témoigner notre amitié et être solidaire de tes enfants orphelins et éprouvés par cette cruelle et brutale disparition.
Le général LANG, José DESMERGERS, Claude OLIVIER, Michel RALL, et bien d'autres n'ont pu se joindre à nous mais sont de cœur avec nous.
Ta famille, Raoul, a toujours été ton port d'attache, ton havre, ton refuge. La disparition d'Andrée, ton épouse, en mai 2008 a été dramatique et il t'a fallu un immense courage pour surmonter cette douloureuse blessure. Tes deux enfants, Lionel et Jérôme, avec leurs compagnes, t'ont épaulé, assisté, aidé. Ils sont dans le même sillon que tu as tracé et creusé: celui de l'engagement, de la détermination, du travail, de la solidarité... Lionel se souvient de ce ballon ovale offert à 6 ans danscette allée de jardin à Cambo, Jérôme des bords tirés avec toi dans la mer des Caraïbes. Deux passions, deux symboles aujourd'hui forts, chargés d'une intense émotion puisque tu leur passes la balle et tu leur laisses la barre.
De par ton Père, Officier des Troupes de Marine, tu as hérité de cette ouverture d'esprit, de cette soif de connaitre et d'apprendre, de cette reconnaissance de l'autre ; qualités que tu as cultivé naturellement en intégrant la grande famille coloniale. Artilleur de Marine tu as multiplié les spécialités. Tu as commandé des hommes, dirigé des tirs ; tu as été instructeur, enseignant, défenseur, décideur ; tu as su développer un esprit critique constructif et tu es toujours resté le même : avenant et respectueux des valeurs et des hommes.
L'Algérie, les Antilles, Djibouti, les garnisons de métropoles et le fort du Mont Valérien ont été, pendant 30 ans, tes terrains de vie. Partout tu as été apprécié, estimé et aimé ; qu'en témoignent encore ces émouvantes retrouvailles en mai dernier avec tes amis martiniquais et guadeloupéens vingt ans après ton dernier séjour.
Merveilleux compagnon de route dans notre amicale, ton humour, ton enthousiasme et ta bonne humeur vont terriblement nous manquer. Comment faire vibrer à nouveau l'atypique ambiance du ''Bouzou'' que tu nous as fait découvrir ? Comment retrouver le sommelier élevant et offrant, dans son chai, une bouteille de « Didier » ? Comment imaginer que nous n'entendrons plus « RAOUL » ?
Pétri, par tes origines, de culture basque et provençale tu t'es toujours appliqué à n'en garder que la « substantifique moelle », ce qui est vrai, ce qui se donne, ce qui se partage. Aussi aurais tu pu faire tien ce quatrain d'Edmond Rostand, gravé à l'entrée de sa maison, que tu connais bien, à Cambo-les-bains:
Reposes en paix Raoul. A Dieu l'Ami.
Paul CHASSAGNEUX (Saint Brès le 02 novembre 2009)
Service actif de septembre 1944 au 22/01/1948
Campagnes
séjour
Cochinchine- Sud Annam 1945-1947
Décorations :
Médaille Militaire, Crois de guerre 39/45 étoile vermeil,Croix de guerre TOE étoile de bronze,Croix du combattant,Croix du combattant volontaire,Médaille commémorative Libération de la france,Médaille commémorative Indochine,Médaille commémorativecoloniale "extrème orient",Médaille d'engagé volontaire,Médaille TRN 39/45 et indochine
HOMMAGE AU LCL Jules René VIBERT
(25 novembre 2008)
Mon Colonel,
Nous saluons aujourd'hui notre Ancien : le Lieutenant-colonel Jules René VIBERT. Nous prions sa famille et ses amis d'agréer nos respectueuses condoléances et l'assurance de notre profonde sympathie.
Chère Annie, chers amis,
Comme vient de le dire Monsieur le Pasteur, nous ne faisons que passer sur terre. Mais certains y laissent des traces plus brillantes ou plus nettes que d'autres. Pierre LAIZE fut de ceux que l'on n'oublie pas.
Je l'ai découvert et apprécié lors de ma présidence des Gueules cassées : un homme droit, dévoué, toujours sur la brèche ; un homme de foi, un homme d'armes, un homme de combat, un authentique meneur d'hommes. Mon prédécesseur en avait fait notredélégué pour la région Languedoc Roussillon et je me suis toujours félicité de ce choix. Atteint par la maladie, il avait su préparer sa succession
Il était né à Tunis en 1929 au temps du protectorat, et il fut de tous les combats de la décolonisation.
Sa carrière militaire débute à l'Ecole de l'Arme Blindée et de la Cavalerie à Saumur en octobre 1951, où il est formé comme Officier de réserve. Nommé Aspirant, il est breveté parachutiste et rejoint le 1er Régiment de Hussards Parachutistes à Auch.
Nommé Sous-lieutenant, volontaire pour servir en Indochine, il est d'abord affecté au prestigieux 6° Bataillon de Parachutistes Coloniaux, sous les ordres d'un chef illustre, Bigeard, auquel il vouera une immense admiration. Bigeard eut toujours pour lui une grande affection. Pierre est de la plupart des aventures de ce bataillon. D'emblée, il est parachuté à Tulé le 10 octobre 1952, à la tête d'une section de Vietnamiens : il assure l'arrière-garde du bataillon durant son repli. Blessé, il refuse d'être évacué, retardant l'ennemi dans la jungle, à pied, sur 170 kilomètres, et lui infligeant des pertes sévères ; sa section rejoint au complet le poste de Muong Chen : Pierre est cité à l'ordre de l'Armée. Il est au Laos, à Luang Prabang, participant à l'arrêt de l'offensive Vietminh en mai 1953. Le 17 juillet 1953, parachuté à Lang Son, au coeur de la zone ennemie, il est cité à l'ordre du Corps d'armée.
Il est affecté, le 1° novembre 1953, toujours comme chef de section, au 7° Bataillon de Parachutistes Vietnamiens. Rapatrié en fin séjour, trois fois blessé, il gardera la plus vive estime pour les vietnamiens et la plus extrême méfiance pour les totalitarismes, quel que soit leur support idéologique.
Affecté au 13° Régiment de Dragons à Castres, LAIZE rejoint l'Algérie avec son régiment en janvier 1956. Il sert d'abord en Kabylie, près de Tizi Ouzou, et crée le commando de la 27° Division Alpine.
Volontaire pour servir dans les unités sahariennes, il rejoint la Compagnie Saharienne de la Zousfana, au début de 1956 : il y commande un Peloton porté. En novembre, il secourt une unité accrochée par les rebelles dans le djebel Béchar, et inflige des pertes sérieuses à l'ennemi. Dans le djebel Ouazzani, en janvier 1957, surprenant une bande rebelle, il la détruit et récupère son armement : il est cité à l'ordre du Corps d'armée..
Le 17 octobre 1957, chef d'un Peloton d'automitrailleuses, dans le sud algérien, il surprend une nouvelle fois une bande rebelle, il la détruit, abattant son chef et récupérant un fusil-mitrailleur.
Il est cité à l'ordre de l'Armée et fait Chevalier de la Légion d'Honneur.
En 1958, il épouse Annie à Colomb-Béchar, où naquit sa première fille. Le couple aura trois enfants.
De 1958 à avril 1961, il sert à Berlin, au 11° Régiment de Chasseurs : il fut un de ceux qui permirent de gagner la guerre froide.
En avril 1961, Pierre rejoint l'Algérie. Affecté au 8° Régiment de Spahis, dans le sud du Constantinois, officier de renseignement dans le secteur de Baraka, ses actions permettent de mettre hors de combat plusieurs rebelles et de récupérer leursarmes : il est à nouveau cité à l'ordre de la Brigade en 1961.
Il est ensuite affecté au 3° Régiment de Hussards, avec lequel il rentre en France le 6 janvier 1963.
Sur sa demande, il rejoint le SDECE, ancêtre de la DGSE, en 1965. Il est envoyé à Prague comme attaché militaire adjoint en pleine guerre froide, de 1968 à 1972. Il y est promu Chef d'Escadrons. Après un temps au 18° Régiment de Dragons, en Champagne, il termine sa carrière à la 54° Division Militaire de Montpellier, où il occupe d'importantes responsabilités.
Il est promu Lieutenant-Colonel en 1976, officier de la Légion d'Honneur en 1978, et prend sa retraite militaire en 1980.
Mais Pierre ne pouvait rester au repos... Immédiatement, il se dévoue totalement pour les Gueules cassées et l'Union Nationale des Parachutistes. Il fut notre délégué pour le Languedoc dès 1994, se donnant sans compter pour les plus défavorisésd'entre nous, jusqu'à ce que la maladie le contraigne à passer la main en 2001...
Pierre LAIZE est promu Commandeur de la Légion d'Honneur en 2000.
Nous lui disons " à Dieu ".
Pierre était de cette génération en voie de disparition, qui ne se gargarisait pas de mots et qui savait mettre sa peau au bout de ses idées
Général (2° section) J.G. SALVAN, Montpellier, 10 octobre 2008
NOTA : Pierre LAIZE était membre des " Gueules cassées " depuis 1955